Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Quel adversaire si L'USM est en demi ?
Pour sa séance de début mars, l’académie recevait Robert d’artois, parrainé par Jeanluc Nespoulous qui retraçait tout d’abord son riche itinéraire : études secondaires et universitaires à Toulouse, professeur de philosophie à Toulouse et Montauban. Il entre en 1977 dans le corps des Inspecteurs de la Jeunesse et des Sports où il sera directeur régional, directeur départemental, secrétaire général de L’INSEP, directeur du Cadre Noir de Saumur qu’il fait inscrire par L’UNESCO au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le président de l’académie évoquait ensuite ses violons d’ingres : la musique, son bénévolat associatif (Confluences, L’AMOPA de Tarn-et-garonne, Pôle d’action Culturelle Equestre avec Alexis Gruss). Et de terminer par ces mots : « Vous êtes un passeur passionné, généreux, ambitieux, mais modeste. En réalité, vous êtes un « pontife » (au sens étymologique du terme : faiseur de ponts) et désormais vous entrez dans le grand manège de l’académie. Bienvenue ».
Puis, selon le rite académique, Robert d’artois faisait l’éloge de son prédécesseur au onzième fauteuil, soulignant la personnalité et le sens du devoir du préfet Jean Keller. C’est d’une manière inédite que cet hommage était prononcé, car exploitant l’immortalité postulée des académiciens, Robert d’artois a choisi la forme d’une lettre à son prédécesseur pour évoquer sa mémoire. Ce qui lui permet, en redonnant corps au personnage et en le rendant présent aux yeux du public, de retracer à la fois l’itinéraire professionnel du préfet, son implication à l’académie dont il fut président, son attachement familial et son ancrage dans le Quercy. Le regard porté sur ses centres d’intérêt : Moyen Age, équitation, natation, bibliophilie, musique qu’ils ont en commun, met à jour avec humour, la pertinence du choix des académiciens pour l’avoir assis au onzième fauteuil. C’est sur le souhait d’une « éternité heureuse » à son prédécesseur que s’achève cette lettre d’hommage.
Robert d’artois enchaînait en prononçant une conférence sur le thème : « Giordano Bruno, penser l’infini : une révolution ». Cet Italien (1548-1600), né au pied du Vésuve et mort à Rome, contemporain de Montaigne, Descartes, Bacon et Galilée, fait ses études à Naples. A l’âge de 17 ans, il entre dans un couvent, puis il est ordonné prêtre et, en 1575, il devient docteur en théologie. Accusé par les Dominicains de mettre en doute le dogme de la Saintetrinité, il quitte le couvent et parcourt l’europe : Genève (il adhère au calvinisme puis est excommunié), Toulouse (il enseigne l’astronomie ptoléméenne et la philosophie), Chambéry, Paris (il enseigne au Collège de France), Londres et Oxford (il publie des livres sur les théories coperniciennes), Paris, collège de Cambrai (un débat sur la cosmologie aristotélicienne qui manque de se terminer en pugilat l’oblige à quitter la ville), l’allemagne (il embrasse le luthérianisme) dont Francfort, Venise où, par jalousie stupide, il sera livré à l’inquisition.