Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Il n'y a pas d'enclave si le passage est toléré

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On ne peut pas se dire "enclavé" si le voisin accepte que l'on passe chez lui pour rejoindre la voie publique.

Tant que cette tolérance est maintenue, juge la Cour de cassation, la propriété qui n'a pas d'accès n'est pas enclavée.

Il est donc indifféren­t qu'un accord juridique soit scellé entre les deux propriétai­res. Les juges estiment que celui qui se dit enclavé n'a pas d'intérêt à réclamer s'il peut accéder en pratique comme il l'entend, à sa propriété.

Il faut cependant que cette tolérance permette de passer dans les conditions indispensa­bles à son exploitati­on, en fonction du bien à desservir.

La Cour de cassation a déjà jugé par exemple qu'une maison était enclavée si l'accès dont elle dispose était trop accidenté pour permettre un accès normal en voiture ou pour permettre l'accès de véhicules de secours. De même, un bien à vocation agricole ou commercial­e doit pouvoir être rejoint avec les engins nécessaire­s à son exploitati­on.

En l'espèce, un couple s'estimait enclavé car seul l'époux disposait, pour des raisons historique­s entre voisins, d'un droit de passage écrit. Son épouse soulignait que ce droit était personnel et réclamait la même autorisati­on. Mais dès lors que personne ne lui a jamais contesté le droit de passer, elle n'était pas victime de l'enclavemen­t, a conclu la Cour. (Cass. Civ 3, 15.2.2018, B 17-11.063).

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