Message de Pâques de Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban

A Pâques, revient la vie

Pâques est la fête de la vie. C'est la fête de la vie dans laquelle est entré Jésus, et de la vie qu'il veut nous communiquer. Condamné à mort, exécuté sur une croix, mis au tombeau, il se manifeste vivant à ses disciples et à ses amis. Il les a envoyés dans le monde annoncer que sa vie est offerte à chacun de nous si nous voulons bien l’accueillir.

Entre la vie de Jésus ressuscité et notre vie, il y a des ressemblances: on peut le voir, le toucher, il mange, il parle. Mais il y a aussi d'immenses différences. Jésus ne peut plus mourir. Il n'a pas fait un retour en arrière, dans la vie qui était la sienne avant de mourir. Il est allé de l'avant dans la vie de Dieu qui ne supprime pas sa pleine humanité, mais l'envahit tout entière. Il est le Vivant. Il n'est plus que la Vie.

Cette Vie, il nous l'offre. A Pâques, Jésus nous dit: «Soyez vivants avec moi, dès maintenant, dans votre vie d'aujourd'hui. Soyez, aujourd'hui, si vous le voulez, des ressuscités, des êtres transfigurés, des hommes et des femmes portant en eux la Vie qui dépasse toute vie, qui peut animer du souffle de Dieu votre existence la plus ordinaire et la plus triste».

Bien sûr nous mourrons, c'est vrai ! Personne ne peut échapper à la mort biologique, malgré tous les progrès des sciences et des techniques. Mais pour ceux qui croient en Jésus le Vivant, pour ceux qui s'unissent à lui par les sacrements, qui vont recevoir son pardon, qui s'efforcent chaque jour de l’imiter, la mort n’ est qu’un passage, parfois douloureux et angoissant, mais réel, vers la Vie, la Vie de Dieu.

Pâques est la fête de l'ouverture de tous les tombeaux: de notre égoïsme, du chacun pour soi, de la haine, de la violence inhumaine, de l'absurdité, du désespoir. Pâques est l'annonce pleine d'espérance que personne n'est jamais définitivement perdu. Jésus ressuscité est vraiment "l'evangile de la vie", qui nous appelle à passer d'une «culture de mort" à une "culture de vie».