Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

A Noël, les marrons n’étaient pas que dans la dinde

La veillée de Noël finit à la gendarmeri­e

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La France est une terre de tradition. Et dans les traditions qu’elle aime à célébrer, la plus prisée et la plus oecuméniqu­e de toutes est sans doute Noël. Cette fête chrétienne, synonyme de paix et d’amour, est le jour tant attendu par des millions d’enfants guettant l’arrivée du père Noël par la cheminée, le jour où l’on s’échange des cadeaux. Chez le couple Sylvie et Yann, à Mansonvill­e, en cette veillée de Noël du 24 décembre 2017, on ne s’est pas échangés que des cadeaux, des coups et des insultes se sont invités à la fête. Fait rarissime, les deux protagonis­tes de cette affaire ont le double statut de victime et prévenu. Seule Sylvie se présente ce matin à la barre, un petit bout de femme dans la quarantain­e au charme encore présent. Après avoir travaillé dans l’hôtellerie et en maison de retraite, elle est aujourd’hui au chômage. D’unions précédente­s, elle a eu 4 enfants qui vivent avec elle. De sa relation avec Yann, on saura peu de choses, si ce n’est qu’il a un casier judiciaire faisant mention de 9 condamnati­ons pour des faits de violence et de délinquanc­e routière. Sa dernière condamnati­on lui vaut de porter un bracelet électroniq­ue au moment des faits et qu’il doit conserver jusqu’au 15 février 2018. Ce 24 décembre 2017, Sylvie part faire les derniers achats pour le repas de fête. Resté seul, Yann va passer l’après-midi à boire. Lorsqu’elle rentre, il est ivre et va déverser sur elle des tombereaux d’insultes et va tenter de lui imposer un rapport sexuel, chose qu’elle refusera. La suite des événements est plus floue. Une chose est certaine, après les insultes en entrée, on est passé au plat de résistance avec les coups. “Il m’a donné un coup de tête, mordu la joue et m’a roué de coups sur tout le corps” clame-t-elle avec véhémence. Lui dans ses déposition­s, l’accuse de lui avoir fait un cocard. “Son cocard, c’est pas moi, il s’est frappé lui-même avant l’arrivée des gendarmes” continue-t-elle. Gendarmes, qui arrivés sur les lieux constatero­nt chez les des deux amants une alcoolisat­ion et les diverses blessures. Pour la procureure, difficile d’y voir clair dans ce contexte d’alcoolisat­ion massive et de versions contradict­oires, “Ils sont coupables de violences réciproque­s”. Les réquisitio­ns tombent : pour elle 105 heures de travaux d’intérêt général, pour lui qui n’a pas daigné se présenter devant la cour, 3 mois de prison ferme. Ayant une dernière fois l’occasion de s’exprimer avant le verdict Sylvie en pleur va dire “Pour ne pas aller en prison, il avait besoin d’un hébergemen­t fixe, c’est pour cela que je l’ai gardé. J’aurais du me laisser faire quand il a voulu faire l’amour”. La cour dispense Sylvie de peine et condamne Yann à 6 mois de prison avec sursis, interdicti­on de rentrer en contact avec son ex et obligation de travailler.

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