Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Italie: attention danger…
L’année 2016 avait été l’annus horribilis.le Brexit, l’élection de Trump, la montée des populismes semblait irrésistible. Mais, en 2017, aux Pays Bas, l’extrême droite subit une défaite cuisante en mars, suivi par l’élection d’emmanuel Macron, brisant l’ascension de Marine Le Pen. Mais, ensuite, rien ne s’est passé comme prévu. Les élections allemandes ont vu l’émergence significative de L’AFD parti europhobe. Puis, en Autriche, le parti d’extrême droite est entré au gouvernement. Le dernier épisode en date est l’élection italienne. La débâcle de Matéo Renzi a été cinglante, comme celle de Berlusconi. Leurs deux partis obtenant seulement un tiers des voix. Les vainqueurs sont les mouvements antisystème : la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles. Le premier raflant le nord, l’autre le sud. Les causes de l’europhobie, nouvelle, de l’italie ne sont guères mystérieuses. La péninsule a le sentiment d’avoir été abandonnée par les autres pays européens, face à la crise migratoire. La Ligue a été en flèche sur le sujet, proposant une déportation de masse des immigrés. Mais, l’italie est aussi, et sans doute, surtout minée par la quasi disparition de la croissance économique, qu’elle a tentée d’imputer à l’euro. Avant même la crise financière, elle a enregistré, de 1996 à 2006, une croissance moyenne de 0,5% l’an. Contre 1,7 en Allemagne et 1,9 en France. Le mal empire ensuite. Elle est aujourd’hui le seul pays avancé qui n’a toujours pas retrouvé le revenu d’avant crise. Les études montrent que ni l’euro, ni les coupables habituels, tels que le marché du travail, ne sont en cause. C’est la nature même du capitalisme italien qui est la source du problème : un capitalisme d’héritiers, de connivence, peu porté à l’innovation…. A les lire il est difficile de croire que les partis antisystèmes parviendront mieux que les autres à le réformer. Une longue période d’incertitude est désormais ouverte où toutes les combinaisons sont possibles. Ce flottement pourrait relancer les spéculations sur la solvabilité italienne et provoquer une crise de l’euro plus brutale que les précédentes. Jamais, pourtant, le besoin d’europe n’a été aussi fort à l’heure des Trump, Poutine ou Xi Jinping. C’est le paradoxe de la période : l’europe attise les populismes alors qu’elle est la seule BONNE réponse.