Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Alcool et cocaïne : cocktail explosif au volant
Si j’étais là, c’est que j’étais dans la voiture !
En ce jour de grève des avocats, le président LENFANTIN se voyait dans l’obligation de renvoyer presque toutes les affaires. Presque toutes car quelques unes ont quand même pu être appelées sur le fond. Cette audience, aussi particulière soit-elle, n’échappera pas à son lot d’affaires de conduite sous l’emprise d’un état alcoolique ou en ayant fait usage de stupéfiants, voire au cumul des deux délits, comme c’est le cas de Bruno, prévenu dans cette première affaire. Bruno est un fringant quinquagénaire, chauve, le teint halé, bien habillé, “il porte bien” comme on dit. Il est en instance de divorce de l’épouse avec qui il a eu 3 enfants, deux filles adultes et un jeune garçon de 13 ans dont il a la garde. Il est chauffeur routier et annonce péremptoirement à la cour qu’il possède encore les 12 points de son permis. Son casier comporte de nombreuses condamnations dont la dernière en 2007 l’a amenée derrière les barreaux. Bruno, sachant que la détention du permis de conduire lui est indispensable pour accomplir son métier, aurait peut être dû faire preuve de tempérance le 15 avril 2017. C’est ce jour là que les pompiers de Verdun sur Garonne sont appelés pour un accident de la circulation. Rapidement sur les lieux, ils découvrent Bruno dans le fossé, hors du véhicule. De cette constatation, Bruno tentera de s’en servir pour affirmer qu’il ne conduisait pas ce soir là.
Mais malheureusement pour lui, les faits s’acharnent contre lui, les pompiers n’ayant pas constaté la présence d’une autre personne, et la première témoin sur les lieux qui a aidé Bruno à sortir de son véhicule, affirmant qu’il était seul. Face aux questions insidieuses du président Lenfantin, il ne pourra que répondre “Si les pompiers m’ont trouvé là, c’est que j’étais dans la voiture”. Et pout toute échappatoire “Je ne me souviens pas si je conduisais”. C’était un peu court pour embrouiller la procureure Lacan, pour qui il ne fait aucun doute que Bruno était bien au volant ce soir là, dans un état loin d’être compatible avec la conduite et rappelait la forte alcoolémie de 2,11 grammes par litre d’air expiré combinée à un test de dépistage positif à la cocaïne. Elle s’alarmait des conséquences beaucoup plus tragiques qu’aurait pu avoir l’escapade nocturne de Bruno si celui-ci était rentré en collision frontale avec une autre voiture. Pour ces raisons, ses réquisitions portaient sur une peine d’emprisonnement de 4 mois avec sursis et 6 mois de suspension du permis de conduire. Décision : 1 mois avec sursis et 3 mois de suspension du permis.