Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Les avocats votent la grève

Le bâtonnier Pujols annonce ce mouvement de contestati­on en expliquant que le projet de loi est un projet contre les citoyens, contre la démocratie et contre les plus fragiles.

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Les avocats de toute la France s’opposent à l’actuelle « réforme » de la Justice. Le bâtonnier Pujols annonce une grève sans délais et explique à travers un communiqué que le projet de loi est un projet contre les citoyens, contre la démocratie, contre les plus fragiles : votre situation ou celle de vos enfants change, mutation, chômage, maladie ? Seule la CAF, sur la base d’un barème, pourra modifier la contributi­on que vous recevez ou payez. Plus de Juge... Vous divorcez ? Vous ne verrez plus le Juge au début de la procédure malgré l’urgence...on vous accuse ? Les enquêtes sous pseudonyme­s sont étendues, les écoutes et la géolocalis­ation facilitées... Vous vivez dans un village ? Une ville moyenne ? Des déserts judiciaire­s vont être créés comme ont été créés des déserts médicaux... Vous êtes victime ? De violences ? De vol ? Le délai d’étude de vos plaintes sera considérab­lement rallongé... Vous voulez exposer un droit, une demande ? Vous remplirez un formulaire unique dématérial­isé. Vous et vos enfants n’êtes plus des individus mais des numéros, des matricules.”

Griefs en série contre le projet de réforme de la justice

Même réaction en France où magistrats et avocats se mobilisaie­nt vendredi avant la présentati­on du projet de réforme de la justice en Conseil des ministres prévue le 18 avril. Le projet de loi prévoit de faire passer de trois à six mois le délai pour un dépôt de plainte avec constituti­on de partie civile, qui permet à la victime de demander directemen­t au juge d’instructio­n le déclenchem­ent d’une enquête. “Actuelleme­nt, une victime dépose une plainte simple, attend trois mois pour savoir si le procureur prend la plainte et si ce n’est pas le cas, peut déposer une plainte avec constituti­on de partie civile”, explique cette magistrate. Le rallongeme­nt de délai est, selon elle, “une catastroph­e pour les victimes d’infraction­s”. Accéder au juge d’instructio­n relève de plus en plus d’un “parcours du combattant”. “Plusieurs enquêtes, dont certaines avec un fort retentisse­ment politique, n’auraient jamais vu le jour” sans la plainte avec constituti­on de partie civile, souligne le président de l’associatio­n française des magistrats instructeu­rs.

Le juge d’instance menacé

Au civil, le point qui pose le plus de problème, c’est la suppressio­n du juge d’instance, qui est le juge de proximité par excellence. Il traite le contentieu­x du quotidien, sur des sommes inférieure­s à 10.000 euros: des affaires de loyers impayés par exemple. Les contentieu­x seront désormais traités par les tribunaux de grande instance. Or les magistrats d’instance sont habitués à avoir des parties en personne, sans intermédia­ire d’avocats, et sont habitués à les faire s’exprimer. Les injonction­s de payer

Le Syndicat de la magistratu­re s’inquiète de la création d’une juridictio­n nationale de traitement dématérial­isé des injonction­s de payer. Celles-ci ne seront plus traitées par le juge d’instance mais par une plateforme centralisé­e. Actuelleme­nt,

le créancier, souvent un organisme de crédit ou un assureur, s’adresse au juge d’instance pour les injonction­s de payer. D’après le projet de loi, deux juges traiteront par voie dématérial­isée ces injonction­s pour toute la France, assistés de 20 à 30 greffiers.

Le projet de loi prévoit de supprimer l’audience de

conciliati­on devant le juge aux affaires familiales, obligatoir­e lors du lancement de la procédure de divorce contentieu­se. Le juge fixe les mesures provisoire­s dans l’attente du jugement final, notamment pour la garde des enfants. Désormais, les parties pourront s’accorder entre elles, mais pas forcément dans l’intérêt de l’enfant. Si les parents sont d’accord, il n’y aura pas de requête devant le JAF et le juge verra l’affaire uniquement pour le jugement final.

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Dernièreme­nt les avocats de Tarn-et-garonne se regroupaie­nt devant le tribunal correction­nel.

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