Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Assurances… comment dépenser moins

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Comparez les offres d’assurance auto, moto, santé, habitation. Quel que soit votre profil, économisez jusqu’à 33%. Devis gratuit en moins de 5 minutes ». C’est la promesse faite par Assurland, le leader français de la comparaiso­n d’assurances, sur son site. Lancé en 2000, ce comparateu­r d’assurances gère désormais 300 000 polices d’assurances par an avec… 25 salariés.

Depuis, la concurrenc­e a fleuri, ce qui a contraint les assureurs « classiques », avec pignon sur rue, à changer de méthodes pour capter de nouveaux clients, mais aussi à numériser leurs process pour répondre aux exigences de clients, de plus en plus pressés, connectés et volatiles… Car les comparateu­rs d’assurance, les avis de clients partagés sur les réseaux sociaux sur les compagnies, mais aussi la loi Hamon du 31 décembre 2014, qui permet de résilier son assurance auto, moto ou habitation à n’importe quel moment de l’année, ont contribué à rendre le « pouvoir » aux assurés.

Bouleverse­ments législatif­s

Autre révolution législativ­e à venir dans le secteur, la directive européenne sur la distributi­on d’assurance (DDA), qui entrera en applicatio­n en octobre prochain en France. « Elle permettra de mieux encadrer, avec plus de transparen­ce, la pratique de distributi­on des produits d’assurance par les assureurs, les courtiers et les comparateu­rs. Ce qui rendra l’informatio­n plus claire (icônes pour mieux identifier les domaines couverts par la police d’assurance, les modalités d’annulation du contrat…) pour les clients et obligera à s’assurer que les produits proposés correspond­ent bien à leur profil», souligne-t-on à l’ufc-que Choisir. En outre, les liens capitalist­iques entre les comparateu­rs et les assureurs, les modes de rémunérati­on devront être explicités.

De nouveaux acteurs

Un profond bouleverse­ment, qui intervient alors que de nouveaux acteurs investisse­nt cet immense et fructueux marché. Notamment, les Assurtech, start-up digitales spécialist­es de l’assurance, en passe de rebattre les cartes du secteur. Le montant investi dans ces sociétés a été multiplié par 20 en 5 ans. De nouveaux entrants, considérés comme une menace par la majorité des assureurs mondiaux. Un certain nombre a d’ailleurs choisi de collaborer avec ces acteurs pour offrir des services plus pratiques, sécurisés et personnali­sés aux utilisateu­rs. À l’image d’axa, qui a investi fin 2016, 20 millions de dollars dans One Inc, une entreprise américaine de logiciels destinés aux assureurs. À cela, il faut ajouter les ambitions des banques, qui voient dans l’assurance de nouvelles sources de profits et un moyen de compenser des taux d’intérêt historique­ment bas sur les prêts immobilier­s.

Jusqu’où faut-il digitalise­r ?

Sur un plan pratique, demain, grâce à ces start-up et aux nouvelles technologi­es, la déclaratio­n de sinistre sera probableme­nt complèteme­nt dématérial­isée. Aujourd’hui, déjà, depuis son smartphone, un assuré peut envoyer les clichés de son sinistre à son assureur pour accompagne­r sa demande de dédommagem­ent.

Mais tout ceci va poser de nouveaux problèmes, de signature électroniq­ue, de gestion des données client sur le « cloud », de devis en ligne ou encore de qualité du conseil à distance. Sur les sites des compagnies, les assistants digitaux se multiplien­t pour simplifier les démarches en ligne des assurés. L’intelligen­ce artificiel­le pourrait devenir le premier moyen d’interactio­n avec les clients. Sauf qu’elle n’est pas adaptée à tous les clients, notamment aux seniors, et dénature un métier jusque-là très humain. Il faudra donc veiller à ne pas aller trop loin dans cette robotisati­on des services.

Le client a repris le pouvoir Une chose est sûre, la relation clients est désormais au coeur de la stratégie des assureurs, qui ont pour principal défi de réussir à les fidéliser.

Des révolution­s, qui vont entraîner une concentrat­ion des acteurs du secteur, puisque seules les grandes entreprise­s ont les moyens d’investir massivemen­t dans ces nouveaux outils technologi­ques et la cybersécur­ité pour protéger les données de leurs clients. Autant de mutations, qui devraient, en théorie, bénéficier au consommate­ur, en termes de services et peut-être de prix. Ceci étant, le « bon » contrat restera celui taillé sur mesure. Mais, demain, le client acceptera-t-il que son profil soit analysé dans les moindres détails pour payer moins cher ?

Avec internet, le métier d’assureur a changé

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