Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Les détritus dans le jardin, troubles de voisinage

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Les détritus ou objets divers que l'on entreposer­ait chez soi, dans son jardin, peuvent constituer un trouble mal pour les voisins et justifier leur indemnisat­ion.

Il n'est pas nécessaire, pour qu'il y ait un trouble mal, de constater que ces objets sont précisémen­t visibles de la maison voisine, selon la Cour de cassation.

Un couple a été condamné sur ce fondement parce qu'il avait entreposé sur sa propriété, en divers endroits, des wc, un fauteuil en skaï, une carcasse de réfrigérat­eur, une banquette déchirée, une bouteille de gaz ou encore un rouleau de grillage...

Ces objets n'étaient pas particuliè­rement visibles de la maison mais ont été jugés "visibles par leur proximité".

La Cour de cassation a déjà jugé qu'un trouble anormal de voisinage pouvait être visuel et non seulement sonore. En novembre 2015, elle avait par exemple condamné un voisin pour l'édificatio­n d'une clôture avec d'anciens jets hétéroclit­es comme de vieux sommiers métallique­s. La laideur objective, "l'installati­on complèteme­nt thétique", disaient les juges en 2015, est donc un trouble anormal de voisinage.

Le trouble de voisinage visuel n'est pas souvent reconnu. La plupart des affaires jugées en cassation sont des faires de bruit et il peut même s'agir de musique. Le trouble peut être aussi constitué par un arbre dangereux ou par l'odeur d'une installati­on. (Cass. Civ 3, 8.3.2018, P 17-10.315).

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