Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Moins de députés, moins de sénateurs… et la proportion­nelle Ce qu’il faut savoir sur la réforme constituti­onnelle

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Combien de députés doivent être élus à la proportion­nelle au Palais Bourbon? Que réclament les uns et les autres sur cet enjeu clé de la réforme des institutio­ns? L’exécutif doit trancher rapidement sur la "dose".

Quel Enjeu?

Nicolas Sarkozy commefranç­ois Hollande l’avaient promis, sans le réaliser car le statu quo leur était favorable. "Instiller une dose de proportion­nelle" est un engagement du candidat Macron, pour une représenta­tion "juste".

Sous l’effet du scrutin majoritair­e à deux tours, le FN, notamment, présent au second tour de la présidenti­elle, n’a obtenu en juin dernier que huit sièges, contre 314 à LREM (sur 577).

Ce mode de scrutin est utilisé depuis 1958. Seule exception : les législativ­es de 1986, quand François Mitterrand avait choisi la proportion­nelle intégrale pour limiter la victoire annoncée de la droite, quitte à faire entrer 35 députés FN à l’assemblée.

La propositio­n sur la table

Parmi les 31mesures de réforme des institutio­ns, présentées par Matignon aux ténors du Parlement, figure l’"introducti­on d’une dose de proportion­nelle" de "10 à 25%". Le niveau pourrait être précisé dans les conclusion­s qu’édouard Philippe doit rendre demain au chef de l’état, après cette phase de consultati­ons.

Un taux de 10 à 15% correspond­rait à 40 à 60 députés, dans une Assemblée réduite à 400 membres par exemple.

Avec 20 à 25% de proportion­nelle, cela ferait 80 à 100 députés, donc un hémicycle davantage panaché.

La "dose" est en lien avec la réduction programmée d’un quart à un tiers du nombre de députés (et sénateurs). Ainsi, plus on baisse le nombre de députés, plus le curseur doit être haut pour avoir un nombre significat­if d’élus à la proportion­nelle.

Quelle Dose ?

Les petites formations sont naturellem­ent d’ardents partisans de la proportion­nelle, communiste­s et Insoumis prônant même une généralisa­tion. Le FN aimerait aussi une proportion­nelle intégrale, sa présidente Marine Le Pen considéran­t que "10 ou 12%" serait "méprisant".

Ce serait aussi "se foutre du monde" aux yeux du président de L’UDI Jean-christophe Lagarde. Du côté du Modem, allié de la majorité, 25% est "un niveau minimal", et moins n’aurait "pas de sens".

François Bayrou avait fait de la proportion­nelle une condition de son soutien à Emmanuel Macron pendant la campagne.

À l’inverse, Les Républicai­ns sont contre, pointant un "facteur d’instabilit­é", exemples italien et allemand à l’appui. Gérard Larcher, président (LR) du Sénat, qui est déjà élu pour partie à laproporti­onnelle, laisse la porte ouverte à une dose "raisonnabl­e". Sa priorité: "un député et un sénateur par départemen­t".

Les socialiste­s sont également réticents à l’idée de députés "hors sol", d’autant que les circonscri­ptions ont vocation à s’agrandir.

Chez les LREM, le seuil fait débat. Le président de l’assemblée François de Rugy a proposé 25 %. Plusieurs députés du groupe majoritair­e pressent pour un taux bas. Pas plus de 12%, selon Sacha Houlié, car "il faut des majorités claires pour transforme­r le pays" et non des alliances à renouveler sans cesse. "Rendre l’empêchemen­t possible serait se tirer une balle dans le pied", selon un parlementa­ire.

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