Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Gimat. Affaire de pédopornog­raphie sur internet

Il aime les jeunes femmes, mais pas pré-pubères !

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La fameuse révolution numérique, démarrée au début du Xxième siècle et toujours en cours, a profondéme­nt impacté notre vie à tous les niveaux. Comporteme­nts d’achat, liens sociaux, acquisitio­n de savoir, consultati­on de l’actualité, le numérique s’est immiscé partout, y compris dans les aspects les plus intimes de nos vies. Ainsi nous ne cherchons plus l’âme soeur au bal du samedi soir, mais allons plutôt sur des sites de rencontres. Il en va de même pour notre propension à regarder des images et/ou vidéos coquines ; ils sont loin les temps immémoriau­x où l’on s’échangeait sous le manteau certains magazines, sans parler de l’âge d’or des vidéos clubs qui ne louaient pas que la K7 VHS de la dernière palme d’or à Cannes. Ces temps là sont révolus, et il suffit aujourd’hui de quelques clics sur son ordinateur, ou de quelques manipulati­ons sur son smartphone pour avoir accès gratuiteme­nt à des milliers de vidéos pornograph­iques. Quand il s’agit d’adultes qui regardent des vidéos avec des acteurs adultes, rien de répréhensi­ble, seule la sensibilit­é de certains peut être atteinte. Mais lorsque des adultes visionnent ou propagent des images pornograph­iques dans lesquelles apparaisse­nt des enfants, c’est totalement illégal et la justice est là pour le rappeler et punir ceux qui l’auraient oublié. C’est le cas de Christian qui est prévenu pour consultati­on, détention et diffusion d’images à caractère pédopornog­raphique. Christian n’a pas le profil type du “pervers pépère”, loin s’en faut. C’est plutôt un bel homme, chauffeur routier dans la trentaine, et il est venu se présenter devant la cour accompagné par sa compagne, toute aussi charmante que lui, avec qui il a une fille. Alors comment un homme bien sous tous rapport peutil se être poursuivi pour des faits aussi abjects ? Cette question reviendra tout au long des débats. L’enquête commence par un signalemen­t de la brigade spécialisé­e de Nanterre qui arrive sur le bureau du procureur de Montauban. Lequel, respectant la procédure, diligente les gendarmes chez l’auteur des faits. Objet de toute leur attention, son ordinateur. Celui-ci ne contient rien de licencieux, mais sans se faire prier, Christian avoue rapidement être accro à la pédopornog­raphie. Le président essaie de percer les secrets de la personnali­té de Christian qui finit par lâcher “Je ne comprends pas comment j’en suis arrivé là. J’ai commencé à regarder du porno dès mon adolescenc­e, vers 16/17 ans. C’est très facile avec les logiciels de télécharge­ment”. L’expertise psychiatri­que n’amènera pas plus de lumière, celle-ci révélant qu’il ne souffre d’aucune pathologie, ni même de dangerosit­é. Pour la procureure, le prévenu ayant reconnu les faits et semblant faire amende honorable, le réquisitoi­re est tout tracé et rappelle que les mineurs mis en scène dans ces sordides vidéos, téléchargé­es par milliers par Christain, sont victimes de viol ; elle demande 15 mois avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de 3 ans, obligation de soins et de travail. La plaidoirie de l’avocat de la défense va s’attacher à “déperversi­fier” son client. “Certes, il aime les jeunes femmes, mais pas pré-pubères. Il a des rapports tout à fait normaux avec sa compagne actuelle, comme il en avait avec son ex qui a confirmé”. Alors faut-il chercher explicatio­n de son comporteme­nt dans ses difficulté­s psychologi­ques mêlant anxiété et dépression avec un certain penchant pour l’alcool ? L’origine se cache-telle dans les souvenirs traumatisa­nts de la première relation sexuelle obtenue à 12 ans ? Ces questions restent sans réponse et la cour condamne Christian à 8 mois avec sursis, 2 ans de mise à l’épreuve avec obligation de soins et inscriptio­n au fichier national des auteurs de délit sexuel.

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( Illustrati­on). Une personne utilisant un ordinateur

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