Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Un éléphant, ça Trump énormément
Avec Macron, Trump bénéficie d’un relais européen de premier plan ; quant au président français, il était déjà le gars le plus populaire de la classe, le voilà pote du caïd du lycée. Forcément, on le regarde différemment. D’autant qu’emmanuel Macron a l’intelligence de nourrir un discours critique qui lui évite de passer pour le Tony Blair de son époque. Même s’il n’est jamais avare de signes de connivence, comme quand il accorde sa première interview à Fox News, le média préféré de Donald Trump.
Seulement, les vrais amis sont ceux qui partagent une même vision du monde. Sommesnous dans un jeu de dupes. Trump rêve d’une Amérique dominante, écrasante, à l’image de l’éléphant symbole de son parti , quand Macron veut moderniser la France pour l’ancrer dans une Europe influente. S’il y a moyen de s’entendre, encore faudrait-il que Trump considère l’europe comme un partenaire. Le cow-boy n’a sûrement pas l’intention de changer ce qu’il est pour le seul plaisir du petit Français.
Macron ne se rend pas non plus en Amérique pour aller dans le fond des choses sur les sujets qui fâchent, mais pour jouer sa propre carte. Bien sûr, il voudra réaffirmer le rôle de l’europe mais, surtout, il cherchera à devenir la pièce maîtresse, celle par qui l’on doit obligatoirement passer lorsqu’on veut négocier avec cette vieille Europe.
Au-delà des apparences, les deux hommes ont appris à s’apprivoiser. Ils ont en commun d’avoir été élus là où personne n’aurait misé un seul euro ou dollar sur eux. Le président français a aussi toujours été attiré par «l’american dream», par ce pays où réussite et argent ne sont pas des gros mots.
Derrière le cirage diplomatique, la vraie question est : Macron va-t-il réussir à en tirer quelque chose ? Certains voient Macron comme le seul capable de modérer le tempérament volcanique du milliardaire. Donald Trump aime bien aussi ce «petit frenchie» fonceur, franc, direct qui ne passe pas par quelqu’un d’autre pour dire les choses.