Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Un enfant de 4 ans dans une voiture bélier
Un enfant de 4 ans dans une voiture bélier
Après un mois d’avril perturbé par la grève des avocats et les vacances judiciaire, la salle d’audience du TGI de Montauban retrouvait son assistance habituelle. Pour ce retour à la normale en ce 2 mai, la première affaire appelée l’était sous la procédure de comparution immédiate et concernait des faits de violences sans incapacité de travail exercées sur des dépositaires de la force publique, commis le 28 avril à Mas Grenier. Comme la loi l’y autorise, le prévenu placé en détention provisoire, demandait un délai pour préparer sa défense. La discussion n’allait donc porter que sur le maintien ou non du prévenu en détention, sur lequel le président allait tenter de dresser les contours de sa personnalité. Il a 33 ans, séparé de sa compagne avec qui il a eu un enfant âgé de 4 ans et touche le RSA, points sur lesquels il n’y aura point de tergiversations. Autre point incontestable, le casier judiciaire, qui est la combinaison d’un inventaire à la Prévert et d’une carte de France ; violences, vols, vols aggravé, conduite sans permis, recel, transport d’armes et d’autres encore, des faits réprimés par divers TGI : Chambéry, Montpellier, Montauban,…etc Sur son lieu de résidence et sur son activité professionnelle, les diverses affirmations péremptoires du prévenu ne manqueront pas de laisser la cour dubitative.
Les faits quant à eux sont clairs : les gendarmes reçoivent un appel ce samedi 28 avril de personnes se plaignant de nuisances sonores provoqués par l’usage intempestif d’un quad. Se rendant sur les lieux, ils retrouvent l’impétrant sur une aire de repos, non plus au volant d’un quad, mais d’une voiture ce coup-ci. Alors qu’ils s’approchent du véhicule afin de demander des explications au conducteur, celui-ci démarre et fonce sur les fonctionnaires qui heureusement s’écarteront promptement et éviteront ainsi d’être blessés. S’engage alors une course poursuite ; pour le prévenu qui semble peu doué pour la conduite, elle se terminera quelques instants plus tard dans le fossé. Circonstances aggravantes, les gendarmes découvriront sur la banquette arrière non-attaché, l’enfant de 4 ans du prévenu. Pour la procureure, les faits sont d’une extrême gravité et ont été commis en état de récidive légale. L’absence de garantie de représentation, augmenté du lourd passé judiciaire, vont naturellement la porter à demander le maintien en détention. L’avocat de la défense aura beau jurer mordicus que son client “entend fermement se présenter à l’audience”, rien n’y fera, et après délibération, le maintien en détention sera prononcé.