Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Apprentiss­age : une réforme au forceps ?

Les régions protestent contre la privatisat­ion du système

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Alors que le chômage des jeunes reste très élevé et que certains métiers manquent de bras, l’objectif de 500.000 apprentis, fixé il y a des années, est encore loin, malgré les mesures de soutien prises par les gouverneme­nts successifs. On dénombrait 421.700 apprentis en 2017. La ministre du Travail ne veut rien de moins qu’une “révolution copernicie­nne”. Elle a même emmené patronat et syndicats en Suisse et au Danemark où l’apprentiss­age est bien plus répandu qu’en France. Dès le lancement de la concertati­on à l’automne, c’est entre le Medef et les régions que le ton était monté. En jeu, le transfert de la gouvernanc­e de l’apprentiss­age aux branches profession­nelles. Le Medef poussant à ce qu’il n’y ait qu’un “seul pilote” dans l’avion: les branches. Les régions protestant contre “la privatisat­ion” du système. Jeudi encore, ces dernières ont dû batailler pour conserver des prérogativ­es et une part de l’argent destiné à l’apprentiss­age. Le bras de fer entre les régions et le patronat a chamboulé la concertati­on, écourtée, percutant au passage la négociatio­n parallèle sur la formation profession­nelle. Laurent Berger avait mis son grain de sel en plaidant pour que les régions gardent une partie de leurs prérogativ­es car “il y a des branches qui ne sont pas en capacité” d’organiser leur filière d’apprentiss­age. Le patronat avait lui aussi connu quelques hoquets, entre le Medef, la CPME et L’U2P. Un compromis s’est finalement dessiné autour d’un contrat d’objectifs et de moyens entre les branches profession­nelles, l’etat et les régions. Une “contributi­on alternance” devrait remplacer la taxe d’apprentiss­age. Elle pourrait représente­r 0,85 % de la masse salariale, selon un chiffre lancé lors de la négociatio­n sur la réforme de la formation profession­nelle. Les régions en recevraien­t une partie pour assurer l’égalité au sein des territoire­s. Ces dernières ont par ailleurs donné leur accord au principe d’un financemen­t des CFA en fonction du nombre d’apprentis inscrits. Sur les autres sujets, la concertati­on avait abouti à une quarantain­e de propositio­ns, dont la possibilit­é d’être apprenti sans limite d’âge ou des aménagemen­ts de réglementa­tions pour les apprentis mineurs. Les jeunes pourraient entrer en apprentiss­age toute l’année. A noter, une première mesure d’ aide de 500 euros pour passer le permis de conduire.

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Un apprenti sur un poste de travail.

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