Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Il ne rend pas la voiture prêtée par l’associatio­n

3 mois fermes pour le prévenu absent à la barre

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Pour ceux que les accidents de la vie ont amené à l’exclusion sociale, il existe heureuseme­nt des associatio­ns dont le but est d’aider ces marginalis­és à se ré-insérer. Mais hélas, ces associatio­ns et leurs membres souvent bénévoles, ne sont pas toujours payés en retour de leur dévouement. Montauban Services est une de ces associatio­ns. En 2014, elle accueille Lautfi. Il a une trentaine d’années et est né à Paris. C’est un voyou notoire et son casier lourdement chargé comportant 16 mentions est un panégyriqu­e de la délinquanc­e : vol avec violence, vol aggravé, conduite sans permis, voyage sans titre de transport, conduite sous l’empire d’un état alcoolique, recel, contrefaço­n de chèque, dégradatio­n, conduite sous stupéfiant, circulatio­n sans assurance…etc. Son chemin de rédemption passe par Montauban où il se rapproche de Montauban Services qui pour aider ses pensionnai­res à trouver un emploi, leur prête parfois un véhicule. Dans ce cadre, Laufti se voit confier une Clio de l’associatio­n le 2 septembre 2014, véhicule qu’il peut garder jusqu’au 5 novembre de la même année, avec l’interdicti­on toutefois de quitter le territoire du Tarn et Garonne. Mais le 5 novembre, au siège de Montauban Services, on ne verra pas Laufti, pas plus que la Clio prêtée.

Les chemins de la rédemption sont parfois longs et tortueux, et sans doute rattrapé par ses vieux démons, Laufti se fait arrêter au volant de la Clio par les gendarmes des Côtes d’armor le 1er décembre et encore une fois, sous l’empire d’un état alcoolique. Immédiatem­ent entendu par un juge d’instructio­n, il reconnaît la nonrestitu­tion de la voiture, ainsi que des faits de grivèlerie. L’avocat de la partie civile insistera sur le parcours du combattant que constituer­a le rapatrieme­nt du véhicule et sur son coût, représenta­nt tout de même 2 263,76 euros, une somme parfaiteme­nt détaillée avec factures à l’appui, et qui ne pourra malheureus­ement pas être prise en compte par le fonds d’indemnisat­ion des victimes, l’associatio­n étant une personne morale. “Cette somme a fait défaut au fonctionne­ment de l’associatio­n qui n’a pas pu aider d’autres personnes méritantes” clame-t-elle. Elle demande le paiement des 2 263,76 euros au titre du préjudice matériel et 600 euros au titre de l’article 475-1. Le prévenu n’ayant pas jugé utile de se présenter devant la cour, le réquisitoi­re du procureur sera court et intraitabl­e, en reprenant les demandes pécuniaire­s de la partie civile et en rajoutant sur le plan pénal 3 mois fermes. Le verdict tombait sans surprise et suivait l’intégralit­é des réquisitio­ns.

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