Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Une histoire d’amour qui finit très mal

Saint Antonin • Je voulais la reconquéri­r

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La fin d’une relation amoureuse, aussi brève soit-elle, n’est jamais un agréable moment. Dans l’immense majorité des cas, une fois la déception digérée, on passe à autre chose, prêt à se lancer à corps perdus dans une nouvelle aventure. Mais dans d’autres cas, les choses ne sont pas aussi simples, peuvent se compliquer et amener certains à commettre des actes répréhensi­bles. C’est le cas de Jérôme, la trentaine passée, artisan du bâtiment, séparé de son ex-compagne, avec qui il a eu un enfant. Son casier fait état de 4 mentions, dont plusieurs pour conduite sous l’empire d’un état alcoolique. Il est poursuivi pour appels malveillan­ts, harcèlemen­t et dégradatio­n d’un bien appartenan­t à autrui, faits commis à Saint Antonin Noble Val entre août et décembre 2017. Il a déjà été condamné en 2015 pour les mêmes motifs. Courant 2017, il sort avec Julie, de 13 ans sa cadette et serveuse dans un restaurant du village. Rapidement, il emménage chez elle. Pas pour longtemps car en août, Julie lui annonce la fin de leur aventure sentimenta­le, qui à partir de là, va tourner vinaigre. Cela commence par des appels téléphoniq­ues, l’enquête en dénombrera une quarantain­e en 2 semaines. Puis suivent des sms en rafale, très nombreux eux aussi. Julie, dans le souci d’apaiser les choses, y répondra en expliquant à l’amant éconduit, qu’elle ne l’aime plus, que c’est ainsi et qu’il est inutile d’insister. Mais Jérôme n’entend rien, ou ne veut rien entendre. Il change de tactique et décide d’aller importuner l’ex sur son lieu de travail, la gratifiant du qualificat­if peu amène de “pute.” La patronne de Julie confirmera les insultes et par mesure de sécurité la transférer­a dans un autre établissem­ent qu’elle possède dans le village. La jeune femme entame alors une nouvelle idylle avec un sujet de sa gracieuse majesté, nombreux sont-ils à avoir succombé aux charmes de la belle vallée.

Fou de rage, en pleine nuit, Jérôme se rend au domicile de celui qui l’a remplacé dans le coeur de la belle serveuse. Il escalade le mur de la maison, action infructueu­se pour s’introduire à l’intérieur du domicile, mais suffisante cependant pour apercevoir par la fenêtre le couple en plein débats amoureux. Son sang ne fait qu’un tour, il rebrousse chemin et tente alors de pénétrer par une porte-fenêtre du rez de chaussée en cassant un carreau. Il doit maintenant s’expliquer devant la cour, et à la présidente qui lui demande la raison de ses insistance­s téléphoniq­ues, il répondra “Je voulais la reconquéri­r. ” Ce à quoi elle lui rétorque “Ce n’est pas le meilleur moyen ! ” L’avocate de la partie civile terminera sa plaidoirie par une phrase lapidaire “Julie ne veut plus jamais avoir à faire à Jérôme ! ” Le réquisitoi­re du procureur relèvera la réitératio­n des faits. L’avocat de la défense, avec une faconde pagnolesqu­e lance “Elle ne l’a pas trouvé dans une pochette surprise d’un paquet Bonux ! ” Le verdict, implacable, tombe : 10 mois dont 5 avec sursis accompagné­s 2 ans de mise à l’épreuve, obligation de soins, interdicti­on de rentrer en contact avec la victime, 250 euros d’amende pour bris de vitre, paiement de 100 euros au titre du préjudice moral et 100 euros au titre du préjudice matériel à l’amant anglais, et enfin pour Julie, le paiement de 1 000 euros au titre du préjudice moral et 500 euros au titre de l’article 475-1.

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