Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Les nanoparticules de dioxyde de titane bientôt bannies de l'alimentation
Confiseries, gâteaux, chocolat... Le gouvernement veut suspendre "d'ici la fin de l'année" l'utilisation dans tous les produits alimentaires du dioxyde de titane sous forme de nanoparticules, substance principalement esthétique dont les effets sur la santé sont méconnus.
Le dioxyde de titane, dont la présence est indiquée sur les étiquettes par TIO2 ou E171, est une poudre blanche utilisée principalement comme colorant, pour blanchir ou intensifier la brillance des produits alimentaires, mais aussi cosmétiques, qui ne sont pas concernés par l'annonce du gouvernement.
C'est le fait que cette substance contienne des nanoparticules -- d'une taille inférieure à 100 nanomètres facilitant leur pénétration dans l'organisme -- qui soulève l'inquiétude depuis plusieurs années des associations de défense des consommateurs et de l'environnement. "Nous souhaitons suspendre avant la fin de l’année l’utilisation de cette substance comme additif alimentaire en France", a déclaré au Parisien la secrétaire d'etat à la Transition écologique, Brune Poirson.
La France a d'autre part "saisi la Commission européenne afin de demander aussi des mesures à ce niveau, dès lors que le dioxyde de titane est susceptible de constituer un risque sérieux pour la santé humaine", a-telle ajouté.
Selon une porte-parole de la Commission européenne, Paris a demandé en février une suspension des autorisations de mise sur le marché européen des produits alimentaires contenant du E171.
En réponse, la Commission a demandé à l'autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) d'examiner si quatre nouvelles études présentées par la France justifieraient une nouvelle évaluation de cet additif, que l'agence avait jugé en 2016 "pas de nature à entraîner un risque sanitaire". L'EFSA doit rendre un avis d'ici l'été.
Face aux inquiétudes, l'agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) française a lancé une expertise sur les effets sanitaires de l'utilisation des nanomatériaux en général dans l'alimentation, dont les conclusions sont attendues en 2019.
L'an dernier, une étude de l'inra (Institut national de la recherche agronomique) avait conclu que l'exposition chronique au E171 favorisait la croissance de lésions précancéreuses chez le rat. Sans que ces résultats ne permettent de conclure sur ses effets sur l’homme, selon l'anses.
Des retraits déjà annoncés
Bonbons, produits de boulangerie et de pâtisseries, crème glacée, plats cuisinés, tablettes de chocolat... La liste est longue d'aliments contenant le fameux E171, mais son caractère colorant blanc ou ses propriétés d’absorption des rayons ultraviolet sont également utilisés pour des cosmétiques et des médicaments.
L'ONG Agir pour l'environnement, qui a salué l'annonce du gouvernement, a d'ores et déjà réclamé que cette mesure soit généralisée.