Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

La banque doit contrôler le démarchage avant de prêter

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La banque n'a pas droit au remboursem­ent si elle a prêté pour un achat réalisé après un démarchage irrégulier. Elle doit vérifier, avec ses compétence­s de prêteur profession­nel, que son client n'a pas été victime d'un démarchage abusif, dit la Cour de cassation. Si le contrat de vente avec démarchage est annulé pour non-respect des règles de protection du consommate­ur, le prêteur "est privé de sa créance de restitutio­n du capital emprunté", précise la Cour. Dans le code de la consommati­on, la loi oblige le préteur à procéder d'abord, auprès du vendeur comme de l'emprunteur, aux vérificati­ons du contrat de vente pour lequel il accorde un crédit. Le litige était lié à un contrat de vente de panneaux photovolta­ïques. Les règles du démarchage à domicile n'ayant pas été respectées, le particulie­r qui avait acheté ces panneaux pour sa toiture avait, après des difficulté­s, obtenu l'annulation du contrat. La banque a commis une faute en accordant le financemen­t sans vérifier la régularité de l'achat financé, tranchait la cour d'appel, mais elle jugeait que la privation du remboursem­ent était une sanction trop forte. Le préjudice causé à ce client ne pouvait pas, selon elle, être égal au capital qu'il avait emprunté et elle avait ordonné la restitutio­n de la somme. A tort, a conclu la Cour de cassation, car en pareille situation, le prêteur n'a plus droit au remboursem­ent.

(Cass. Civ 1, 3.5.2018, S 17-13.308).

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