Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Blanche et Lucien Robène “Justes parmi les Nations”
Blanche et Lucien Robène, dont le Petit Journal a déjà rapporté les hommages qui leur ont été rendus, ont été nommés « Justes parmi les Nations » en avril 2017. La cérémonie de remise de la médaille et du diplôme a eu lieu mercredi 16 mai dans la commune de Pechbonnieu (Haute-garonne) où se déroulèrent les faits qui sont aujourd’hui récompensés.
Divorcés après la guerre, Blanche et Lucien n’ont jamais fait état de leurs actes pour obtenir une quelconque reconnaissance et Blanche s’est éteinte à Moissac en 1966 dans la discrétion et l’humilité. La cérémonie proprement dite a été précédée de l’inauguration d’une plaque commémorative apposée sur la façade de la maison dans laquelle des Juifs, enfants et adultes, furent cachés durant l’occupation du territoire français par l’armée nazie. Edgar Morin avait adressé un message : «mon souvenir non seulement reconnaissant mais inoubliable pour les époux Robène, surtout madame Robène et dire ma joie pour la cérémonie à leur mémoire». Le Tarn-et-garonne était bien représenté lors de cet événement puisque Céline Platel, sous-préfète, était présente à titre privé, Pierre Fontanié représentait la municipalité de Moissac, Jeanpaul Nunzi, ancien maire, Robert Delbès, président départemental de l’ordre National du Mérite, Henry Desseaux, président de la médaille militaire, Claude Delthil, porte-drapeau, et toute la famille Robène venue de Moissac, mais aussi du Tarn et du grand Sud-ouest.
La médaille et le diplôme ont été remis à Maguy Robène-denègre par Anita Mazor, ministre près l’ambassade d’israël à Paris pour la région France Sud, en présence de Sabine Geil-gomez, maire de Pechbonnieu qui lui remettra également la médaille de la ville. On notait également la présence de Doron Naïm, grand rabbin de Toulouse, Franck Touboul, président du CRIF de Midi-pyrénées, Rachel Roizes (Mémoire des Enfants Juifs Déportés) et Boaz Gasto (Juifs Libéraux de Toulouse). Les poèmes protocolaires de Yad Vashem ont été lus par les descendants des époux Robène dans une atmosphère de recueillement empreinte d’émotion. Et, sachant que ces sauvetages ont été effectués grâce au silence complice de toute la population du village, la prochaine étape est la demande de reconnaissance de Pechbonnieu comme «village de Justes», ce qui ferait rejoindre cette commune au réseau auquel Moissac appartient déjà.