Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Drôle de découverte dans le cabanon du jardin

Boudou • L’ancien cambrioleu­r se serait-il recyclé dans les stups ?

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Le 29 mars 2016, dans le cadre d’une affaire de vol en bande organisée, les gendarmes perquisiti­onnent le domicile de François à Boudou. Au cours de leurs investigat­ions, ils découvrent 350 grammes de cannabis sous forme d’herbe, de la “beuh” comme on dit dans le milieu des fumeurs. François, quinquagén­aire rondouilla­rd à la calvitie naissante, n’a pas le look de l’accro aux volutes de la divine plante, et le confirme aux magistrats “Je ne consomme pas ce type de produit. ” Par contre, il ne sait pas donner d’explicatio­n sur la présence d’une telle quantité de stupéfiant chez lui “Je n’étais pas au courant. C’est peut être un de mes fils, mais aucun ne va me le dire. ” François est veuf, il est père de plusieurs enfants dont le dernier est encore à sa charge. Sur le plan profession­nel, il a été auto-entreprene­ur dans le bâtiment durant 5 ans. Mais suite à des malversati­ons, il a été condamné à 5 ans d’interdicti­on d’exercer. Qui plus est, une mauvaise hernie discale lui interdit désormais toute activité dans ce secteur. Défavorabl­ement connu de la justice, son casier porte mention de 18 condamnati­ons : défaut d’assurance, recel, travail au noir et plusieurs pour des faits de vol. Une de ces anciennes affaires l’amène à se présenter aujourd’hui muni d’un bracelet électroniq­ue. Lors de son réquisitoi­re, le procureur, s’appuyant sur son pédigrée, insiste sur le fait que le prévenu n’est pas un profession­nel du domaine des stups, mais plutôt de celui du vol et du vol aggravé ; mais force est de constater que c’est bien sous son toit que le cannabis a été trouvé.

Et d’être face à une question cornélienn­e : quelle peine requérir contre François ? Juridiquem­ent, un sursis simple est impossible. Une amende alors ? Il n’a pas les moyens de la régler. Affirmant qu’une incarcérat­ion n’aurait aucun sens, il en est réduit à demander 3 mois fermes avec aménagemen­t de peine. La défense elle, ne va pas y aller par quatre chemins et demander dès le début de sa plaidoirie la relaxe. Pour cela, elle expose plusieurs arguments. D’abord, il n’existe aucune preuve classant l’herbe saisie dans la catégorie des stupéfiant­s, aucune analyse n’ayant été diligentée dans ce sens. Ensuite, le lieu de la saisie ; c’est un cabanon de jardin, à l’écart de la maison d’habitation, qui peut avoir reçu la visite d’un des nombreux membre de la famille. Enfin, sur la poche d’herbe en ellemême, aucune investigat­ion scientifiq­ue pouvant faire le lien avec François n’a été faite. Le verdict est mis en délibéré.

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