Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Agressé à 92 ans pour la somme de 40 euros !
L’agresseur a-t-il toute sa raison ?
L’affaire dans laquelle Khalid est poursuivi pour tentative de vol avec violence est enfin appelée au rôle.
L’attente a été longue pour cet homme sous curatelle renforcée qui est accompagnée par sa curatrice. Il aura fallu beaucoup de patience et de diplomatie au fonctionnaire de police présent dans la salle d’audience pour lui éviter une mise en examen pour entrave à la justice, tant Khalid avait du mal à contenir son impatience. A 18h15, en ce 28 mars à Moissac, le jour touche à sa fin et la luminosité décline. Un tranquille nonagénaire de 92 ans retire 40 euros à un distributeur automatique. Quelqu’un s’approche et lui demande du feu pour allumer une cigarette. Le temps d’expliquer qu’il n’est pas fumeur, l’inconnu tente de lui dérober son portefeuille. La tentative avorte et la victime s’en sort avec plus de peur que de mal. Secoué par l’incident, l’homme âgé enfourche son vélo et commence à pédaler pour rentrer chez lui. A peine a-t-il donné quelques coups de pédales que le même individu le rattrappe et tente une nouvelle fois de le voler. L’agression déstabilise la victime qui tombe à terre. Trois personnes passant par là lui portent immédiatement secours. L’agresseur, vous l’aurez compris, c’est Khalid. La présidente, après cet exposé des faits, lui passe la parole. Il va se lancer dans explication alambiquée, dans laquelle il inverse les rôles, et se dit être victime d’un vol d’un billet de 50 euros.
La cour reste plutôt dubitative et les débats vont tourner autour de la santé psychiatrique du prévenu. L’expertise faite lors de sa garde à vue a diagnostiqué une grave schizophrénie et va plu loin en affirmant que la trilogie alcool-drogue-maladie mentale entraine une altération du discernement. Interpellant une énième fois la présidente, il affirme “La schizophrénie c’est du bidon, c’est pour toucher les 800 euros d’allocation handicapé. Qu’est ce que vous voulez que je fasse avec 400 euros de RSA ? ” Sa curatrice intervient, et relayant l’expertise rappelle qu’il a impérativement besoin d’un suivi psychiatrique. Pas d’accord avec elle, il bougonne et se lance dans des propos micosmiques, mi-mégalo-maniaques. Se tournant vers lui, elle l’interpelle “Lorsque vous ne prenez pas vos cachets, il faut vous hospitaliser, et parfois pour de longues périodes. ” Verdict: 1mois de sursis simple.