Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Un propriétai­re peut exiger un désenclave­ment futur

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Il est possible d'exiger de son voisin un désenclave­ment futur alors que la desserte d'un immeuble est suffisante pour son utilisatio­n actuelle.

Un projet futur, qui exigerait un accès plus important, peut être invoqué, selon la Cour de cassation, dès lors qu'il est conforme à la réglementa­tion locale.

Car un projet futur autorisé, même s'il bouleverse l'urbanisme, est une "utilisatio­n normale", selon les juges. Il permet d'imposer au voisin la création, sur sa propriété, d'un accès nouveau ou de plus grande dimension.

La question se posait pour un projet de transforma­tion de terres agricoles en lotissemen­t sur plusieurs hectares. Le propriétai­re soutenait que son projet était conforme au plan local d'urbanisme, mais qu'il était bloqué parce que ses hectares n'étaient desservis que par un chemin de quatre mètres de large, traversant la propriété voisine.

Ce chemin, suffisant depuis toujours à l'activité agricole, ne l'était pas pour une zone pavillonna­ire nouvelle et il y avait alors "enclavemen­t". Le chemin devait être élargi de plusieurs mètres pour la desserte de la zone d'habitation, afin de permettre le croisement et le retourneme­nt des véhicules, notamment des pompiers et du ramassage des ordures.

Cette obligation d'obtempérer, pour le voisin, et de céder une partie de sa propriété pour créer une rue, est prévue par le code civil, moyennant une indemnisat­ion. De plus, ce voisin ne peut pas exiger que l'accès se fasse à travers sa propriété selon le tracé le plus court ou le moins dommageabl­e, ajoute la Cour. Il doit permettre la création de l'accès qui sera susceptibl­e d'être autorisé par la commune, même s'il passe à quelques mètres seulement de son habitation.

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