Le temps des cerises

A cinq euros le kilo ou plus - ,il n’y aura pas de cerises pour tout le monde. Et il faut en jeter le tiers, qui sont abîmées par les fortes pluies d’orage ou par les vers dès que la mouche s’y met.

Les publicités qui vantent des produits pas très bons pour la santé proclament : «Manger cinq fruits ou légumes chaque jour». Cela signifie que ne seront en bonne santé - ou du moins auront les moyens de choisir de l’être - que ceux dont la bourse sera bien garnie. Ils sont de moins en moins nombreux. Et on s’aperçoit que le goût des plus jeunes enfants n’est pas éduqué dans ce sens. A la maison, c’est plutôt «régime pâtes ou purée» - c’est vite préparé, ça ne coûte pas trop cher, ça se conserve bien (avec les fruits et les légumes on est obligé de faire les courses plusieurs fois par semaine) et, surtout, nos petits sont habitués à ce genre de menus s’ils fréquentent la cantine de l’école. Et les enfants préfèrent manger ce qu’ils connaissent déjà.

Dans ma jeunesse, il y avait, installé tout au long de l’été dans un lieu très fréquenté à l’entrée de la ville un stand de dégustation gratuite de fruits. Les producteurs livraient gracieusement et quotidiennement et de jeunes bénévoles servaient les touristes, mais aussi les habitants de la ville. Bien des rencontres se sont faites autour de la découverte de ces richesses de notre belle région. Pourquoi ne pas remettre cette pratique au goût du jour ? Et revenir à une autre pratique remontant à la nuit des temps : le glanage ? Après la récolte, les propriétaires de vergers mettaient leurs arbres à la disposition des amateurs qui venaient cueillir les fruits délaissés parce que trop petits, mal formés et néanmoins délicieux.

Les idées ne manquent pas. N’oublions pas que la France est le pays du Système D. Alors, si vous avez d’autres suggestions, faites-en profiter nos lecteurs.