Ça la fiche mal

Prenons les propositions de Laurent Wauquiez au sérieux. Après tout, il est président de LR un parti sérieux, qui vise sérieusement l’elysée. Après l’attaque au couteau, Wauquiez a pris sa plus belle plume pour écrire à Macron. «Il n’y a plus de place, Monsieur le Président, pour cet aveuglement et cette inaction qui n’ont que trop duré» et d’exiger que Macron prenne «les mesures qui s’imposent» La principale «interner de manière préventive les individus fichés les plus dangereux » Lydie Guirous, porte-parole des LR précise, dans la foulée, la pensée du chef «les radicalisés islamistes représentent 4000 individus sur un total de 15 000 fichés S. Nous ne pouvons pas les laisser dans la nature avant qu’ils passent à l’acte» Voyons voir ? Le même jour, à la même heure, dans toute la France, des milliers de flics : toc, toc, tapent à la porte des 4000 radicalisés. Hop ! Embarqués. Ils n’ont rien à se reprocher ? C’est illégal ? Tant pis ! La grande rafle est un succès. Mais, les ennuis commencent. Où les mettre ? Dans un stade ? Dans une même prison? Ils risquent de se monter le bourrichon ! Dans cent prisons différentes ? Admettons. Et ensuite ? Combien de temps ? Six mois, un an, vingt ans ? Ils signent un papier par lequel ils s’engagent à rester gentils ? Après vingt ans de détention alors qu’ils n’ont commis aucun délit ? Impensable. Ils vont sortir fous furieux. Une seule solution : perpette. Voilà qui est réglé. Mais que faire, si un proche trouvant, bêtement, cette détention injustifiée commet un attentat à son tour ? Il faut donc aussi rafler les proches. Et les voisins ! Vous avez pensé aux voisins ? Vous savez, ceux qui font semblant de n’avoir rien vu. «Il avait pourtant l’air si serviable et bla bla bla..» Mettons, au bas mot, une dizaine de proches par radicalisé. Nous voilà avec 40 000 emprisonnés à perpétuité! Avec les voisins, on est à 100 000. Et, si malgré tout, un excité passe entre les mailles du filet et commet un attentat terroriste ? Alors, on entendra Laurent Wauquiez clamer que «cet aveuglement et cette inaction n’ont que trop duré» Ca la fiche, S, mal…