Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Implication du 31e Bataillon en Indochine
Vendredi dernier avait lieu sur la place d’armes Port Lyautey au quartier Marescot une cérémonie d’hommage aux « Morts pour la France » en Indochine et à la fin des combats de Diên Biên Phu, cérémonie présidée par le lieutenant-colonel Emmanuel, chef de corps par suppléance du régiment, en présence des autorités suivantes : Monsieur Jean-philippe Bésiers, maire de Castelsarrasin et vice-président du conseil départemental et du commandant Didier Protois, commandant la compagnie de gendarmerie de Castelsarrasin..a l’occasion de cette cérémonie le major Frédéric a fait son adieu aux armes après 29 ans et 9 mois années de service.
-Etaient présents sur les rangs - le capitaine Amarande, adjoint au commandant des troupes ;Turco, mascotte du régiment et son guide ; le capitaine Jonathan commandant la 21ECCL, son fanion et sa Cie ;un détachement de la 22e CA commandé par le lieutenant Julien ; le capitaine Françoisxavier commandant la 1re CCG, son fanion et sa Cie ; le capitaine Tristan commandant la 2e CCG, son fanion et
Un peu d’histoire...
Le 13 mars débute l’offensive Vietminh. Les sapeurs reprennent à leur compte le minage des abords de la zone. Pendant 13 jours ils réparent quotidiennement la piste d’aviation sous le feu de l’ennemi avant qu’elle ne devienne définitivement inutilisable en raison du déluge d’artillerie ennemie sur le site. Leur activité inlassable au prix de lourdes pertes sera récompensée par deux citations collectives à l’ordre de l’armée et de nombreuses citations individuelles. Jusqu’au 7 mai 1954 date de la chute du camp retranché, durant 57 jours et 57 nuits de combats acharnés les sapeurs combattent au côté de l’infanterie, appuyant les contre-attaques avec leurs lance-flammes, au prix de la perte de plus 20% des effectifs. 294 sapeurs sont fait prisonniers sa Cie ;- le capitaine Julie commandant la 971e compagnie de production d’énergie, son fanion et sa Cie; le capitaine Christophe commandant la 972e compagnie de production d’énergie, son fanion et sa Cie; un détachement de la 973e compagnie d’appui au déploiement opérationnel commandé par le capitaine Julien ;- le capitaine Stéphane, commandant l’unité d’intervention et de réserve et son fanion ;le major Frédéric ;une délégation d’officiers, de sous-officiers, de militaires du rang et de personnel civil du régiment et de la garnison de Castelsarrasin ; les Anciens par les Viets et 47 d’entre eux ne reviendront jamais de captivité. Seule unité Génie engagé dans la défense du camp retranché, le 31e RG est sans conteste le régiment de génie de cette bataille titanesque qui met un terme à la présence française en Indochine.
Le 31e BMG, recomplété en effectifs, continue son action sur les voies de communication et procède au démontage des ponts et au désengagement des forces françaises conformément aux accords de Genève qui entérinent la fin de la présence française en Indochine. Il se voit confier la garde du drapeau du génie en Extrême-orient et rejoint Port Lyautey en 1956.
Au court du conflit indochinois, 41 officiers, 145 sous-officiers, 677 gradés et sapeurs ont trouvé une mort glorieuse, de l’amicale du 31e régiment du génie et les porte-drapeaux ; la classe Défense et sécurité globale du collège Flamens de Castelsarrasin.
Le chef de bataillon Blaise commandant des troupes accueillait Le lieutenant-colonel Emmanuel et les autorités , Tous saluaient le drapeau du régiment et le Lieutenant Colonel Emmanuel passait ensuite en revue les troupes ,puis lisait l’ ordre du jour avant de déposer avec les autorités une gerbe au pied de la stèle du régiment. La cérémonie se terminait par un défilé à pied en chantant du régiment. et près de 2000 ont été blessés.
Leur sacrifice est a jamais inscrit sur le drapeau du régiment par ces lettres INDOCHINE 1949-1954 gravées en lettres d’or sur les trois couleurs. »
Les sapeurs du 31e bataillon de marche ont résisté jusqu’au bout à Diên Biên Phu avec leurs camarades : 71 d’entre eux y reposent à tout jamais. C’est au cours de cette guerre acharnée que le 31e RG va encore une fois s’illustrer.
-Le 9 juillet 1949, le 31e bataillon de marche du génie (BMG) quitte Port Lyautey en direction de l’indochine avec des effectifs majoritairement marocains et un très grand nombre des cadres européens..
Arrivées en septembre 1949 à Hanoï au Tonkin, le 31e BMG se spécialise dans le franchissement des coupures humides et participe activement à toutes les opérations du secteur, ouvrant des routes avec leurs bulldozers, rétablissant des centaines de kilomètres de pistes et des terrains d’aviation et lançant de nombreux ponts nécessaires aux communications dans la région au profit du CEFEO et de la population locale..
A partir de l’année 1950 et grâce à l’aide chinoise, la guérilla menée par le Vietminh se transforme peu à peu en guerre conventionnelle. Le 31 ouvre la route et contribue à la construction de la ligne de défense « de Lattre ».
-En 1952, la 2e compagnie reçoit la croix de guerre T.O.E. avec étoile d’argent et les 1re, 3e et 21e compagnies la croix de guerre T.O.E. avec étoile de vermeil pour leurs actions. Le bataillon se distinguera particulièrement en avril 1952 en évacuant ses blessés en plein combat après avoir accompli sans protection de véritables exploits en zone rebelle avec ses bateaux M2. La 3e compagnie détruit les organisations défensives rebelles vers Chi Ne lors de l’opération TURCO et en octobre le fanion du bataillon est décoré de la croix de guerre des T.O.E avec palme.
En novembre 1953 les 2e et 3e compagnies ainsi qu’un détachement de dépannage de la 21e compagnie sont aérotransportées sous les ordres du chef de bataillon SURDAT pour prendre la relève des éléments de génie parachutiste suite à l’opération CASTOR, ayant pour objet la construction d’un centre de résistance dans la plaine de Dien Bien Phu avec pour objectif de fixer dans le haut Tonkin le corps de batille du Viet Minh commandé par le général GIAP.
Le 31e BMG réalise alors avec de bien faibles effectifs les missions classiques du génie : alimentation en eau potable, production d’énergie et de nombreux travaux d’aménagement, tels des abris enterrés, des ponts de bois, le pont Bailey sur la rivière Nam Youm, la pose de mines et des aménagements de champ de tir, des travaux de défense et surtout la remise en état et l’entretien de la piste d’aviation en plaques PSP. Avant même les combats, les sapeurs luttent contre l’absence totale de matériaux de construction et l’argile des sols qui transforme toutes les tranchées en bourbier dès les premières pluies.