Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Garagiste : trente clients escroqués
Les compteurs retrouvaient une “seconde jeunesse ”
Pour cela, il a récupéré le matériel professionnel nécessaire de son grand-père, qui a tenu un vrai garage. Il a aussi récupéré des facturiers, qu’il utilisera abondamment... (Photo d'illustration).
C’est au terme d’une longue instruction, eu égard au grand nombre de victimes, que cette affaire est appelée devant le TGI de Montauban. La cour doit juger un trio poursuivi pour avoir entre 2012 et 2015, commis des faits de recels de voitures volées, escroqueries, travail dissimulé et autres infractions à la législation sur l’entretien et la vente de véhicules. Tout part du presque banal vol d’un fourgon. Presque banal, parce que ce fourgon est équipé d’un GPS, et il ne faudra que quelques heures aux forces de l’ordre pour retrouver le véhicule volé garé devant la maison d’un des membres du triumvirat, qui dit exercer le noble métier de vendeur automobile. Intrigués, les gendarmes vont pousser leurs investigations un peu plus loin, et ne vont pas tarder à découvrir une véritable filière de la carambouille. Le procédé est on ne peut plus connu ; les prévenus achetaient à vil prix des véhicules “fatigués ” ou accidentés. Afin de leur donner une seconde jeunesse et surtout une nouvelle valeur marchande bien supérieure, on va remplacer quelques pièces défectueuses, quitte à poser des pièces venant de véhicules volés, et le compteur va se voir alléger de quelques dizaines de milliers de kilomètres. Le tour est presque joué, il ne manque plus que la bienveillance ou la complicité d’un centre de contrôle technique, et voilà notre véhicule rafistolé sur un célèbre site de petites annonces. Les acheteurs-victimes, une trentaine dans cette affaire, se voyaient donner rendez-vous sur un parking où la transaction se faisait presque toujours en liquide.
Yohan, le cerveau de l’affaire, s’est installé comme garagiste dans un hangar chez sa mère. Pour cela, il a récupéré le matériel professionnel nécessaire de son grand-père, qui a tenu un vrai garage. Il a aussi récupéré des facturiers, qu’il utilisera abondamment en rajoutant à la main un numéro SIRET qui lui a été donné lorsqu’il s’est inscrit comme auto-entrepreneur en 2011. L’inscription d’ailleurs, semble bien la seule formalité à laquelle Yohan a bien voulu se plier puisque dès lors, il n’a déclaré aucune activité, n’a rempli aucun déclaration URSSAF et encore moins d’impôt. Le président se permet de rappeler que les enquêteurs ont estimé le chiffre d’affaire de la non-activité de Yohan et de ses 2 acolytes à près de 100 000 euros. Une paille ! Avec une pointe d’ironie, le procureur reviendra sur sa malchance qui lui ont fait acheter à de nombreuses reprises des pièces provenant de véhicules volés, mais aussi sur un casier chargé comportant plusieurs condamnations pour des faits similaires. Relevant qu’il est en état de récidive légale, il requiert 2 ans fermes. Pour les 2 compères, aux pédigrées plus légers, il demande 6 mois de sursis simple. En fonction des recherches à effectuer auprès des nombreuses victimes, l’affaire est reportée au 26 juin.