Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Porcherie : le tribunal devra trancher
Une extension qu’ils ne digèrent pas...
Expliquant qu’aucune évaluation environnementale n’a été réalisée au préalable; ils viennent de déposer plainte au tribunal administratif de Toulouse sur un recours en annulation contre cette autorisation.
Le préfet de Tarn-et-garonne vient d’autoriser le GAEC de Saintou à étendre substantiellement son élevage à Septfonds. Celui-ci passera ainsi à une production annuelle de 6500 porcs charcutiers. Mais les associations “FNE Midi-pyrénées, FNE 82, COSALDE et la Confédération paysanne 82”, ne l’entendent pas de cette oreille.
Mettant en avant qu’aucune évaluation environnementale n’a été réalisée au préalable; ils viennent de déposer plainte au Tribunal administratif de Toulouse sur un recours en annulation contre cette autorisation.
“Un projet non durable...”
Les associations environnementales s’expliquent : “malgré les avis défavorables des conseils municipaux de Monpezat-de-quercy et Montalzat, une pétition et de nombreuses oppositions de citoyens, le représentant de l’etat vient d’accorder une autorisation au GAEC pour un volume de 3445,4 animaux-équivalents, contre 1140 précédemment, soit une augmentation de 200%. Les ruisseaux du secteur sont pourtant pollués par les nitrates d’origine agricole selon les données de l’agence de l’eau Adour-garonne. Les communes concernées sont d’ailleurs classées en zone vulnérable aux pollutions nitrates. A cela s’ajoute que les parcelles du nouveau plan d’épandage sont situées en bordures de zones naturelles sensibles. De plus, ce projet est situé à moins de 500 mètres d’un lieu de mémoire inscrit au titre des monuments historiques: le mémorial du Camp de Judes.” Ils regrettent que malgré ce constat, le préfet ait choisi de dispenser ce projet d’étude d’impact sur l’environnement… Pour Jean-pierre Delfau, Président de FNE Tarnet-garonne : «Il est inadmissible que l’etat laisse sacrifier l’intérêt public de plusieurs milliers de citoyens, consommateurs d’eau potable, par la pollution des eaux de ruissellement et eaux souterraines».
“Un projet d’élevage du passé”
La Confédération Paysanne de Tarn-et-garonne dénonce ce projet d’agrandissement à plusieurs titres : «d’une part, parce qu’en ignorant le respect qui est du à la mémoire des prisonniers des réfugiés espagnols et des prisonniers juifs, il est indigne. Ensuite parce que ce type d’élevage intensif est, de par le lisier produit, à l’origine de nombreuses pollutions et ne nous semble en rien correspondre à l’agriculture de demain: respectueuse de l’environnement, du bien-être animal et source de produits sains et de qualité. De plus, la course frénétique à l’agrandissement, au travers l’acquisition d’un outil de production surdimensionné, est contraire à la dynamique d’installation de paysans nombreux, sur des fermes à taille humaine, prônée par la Confédération Paysanne: elle ne peut donc que pourfendre un tel projet. Ainsi, nous resterons mobilisés auprès de nos partenaires pour défendre ce lieu de mémoire. »