Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Agressions sexuelles incestueus­es sur plusieurs enfants

"Je lui disais d'arrêter, mais il continuait..."

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Nous célébrions il y a 48 heures la fête des pères... Et c’est un père de 5 enfants qui doit répondre de plusieurs agressions sexuelles commises sur trois d’entre eux, des faits commis à Lacourt Saint Pierre échelonnés entre avril 1992 et février 2012, triste chronique d’une vie erratique ou s’entremêlen­t alcool et désert affectif. Jean-jacques est un E cinquanten­aire alerte. n 1985, militaire de carrière, il rencontre sa première épouse avec qui ils auront 4 enfants, 1 fille et 3 garçons dont un an périra en bas âge. Ses obligation­s profession­nelles l’amènent à partir fréquemmen­t à l’étranger pour de longues périodes, pas vraiment les meilleures conditions pour entretenir les feux de l’amour. Les relations se délitent, il a une relation extraconju­gale, ils se séparent en 1997 et la garde des enfants est confiée à la mère. La maîtresse, Elisabeth, change de statut et devient alors sa compagne officielle ; elle aussi a eu une vie antérieure dont elle a eu 2 enfants. Les débuts sont difficiles, Jeanjacque­s a laissé la maison à son ex-femme et le nouveau couple doit s’installer dans une caravane. Malgré cela, un an plus tard, ils ont la joie d’avoir une petite fille, Alexandra. Après 8 ans de vie commune, ils se marient en 2005. Première alerte en 2014, une enquête est ouverte suite à une dénonciati­on d’alexandra ; elle sera classée sans suite. Mais cet incident aura au moins le mérite de délier les langues, et quelques temps après, c’est Anthony, un des garçons du premier mariage, qui porte plainte auprès du procureur de la République, pour des faits à la limite du viol. Une nouvelle enquête est dilligenté­e et cette fois les enquêteurs vont aller au bout de leurs investigat­ions.

Ils vont, en particulie­r, interroger les autres enfants de la fratrie, et deux filles vont parler. D’abord Alexandra, qui raconte comment son père un jour lui a mis la main entre les cuisses. Puis sa demi-soeur, Kimberley, qui elle parle de mains aux fesses lors de ses séjours chez son géniteur. Pour la justice, le doute n’est plus permis. L’enquête se poursuit : le rapport psychiatri­que relève une situation familiale carencée et la longue dépendance à l’alcool du père ; lors d’une confrontat­ion avec son fils, Jean-jacques se dit victime d’une machinatio­n fomentée par son ex-femme et ira jusqu’à déclarer “Anthony fait tout ça pour que je vende la maison et que je lui donne 50000 euros.” Concernant Kimberley il dit “Elle venait rarement à la maison. Des fois, on chahutait et je lui mettais une tape sur les fesses.” Les uns après les autres, les trois enfants viennent témoigner à la barre ; ils sont accablants. Alexandra “Un jour, à 8 ans, j’ai voulu faire un câlin à mon père. Il était saoul, comme tous les jours, il puait l’alcool. Je me suis assis sur ses genoux, c’est là qu’il a mis sa main entre mes cuisses.” Kimberley “Chaque fois que j’allais chez lui, c’étaient des mains aux fesses. Je lui disais d’arrêter, mais il continuait.” Enfin, le témoignage le plus émouvant, celui d’anthony pour qui l’agression aura de graves répercussi­ons dans sa vie d’adulte. Vivant en couple pendant une quinzaine d’années, il n’osera dire à sa compagne les sévices dont il a été victime, portant le lourd secret comme un fardeau. Papa d’une petite fille, les sanglots dans la gorge, il raconte à la cour qu’il lui était impossible de lui donner la douche.

Son couple explose le jour où il porte plainte, sa compagne lui reprochant son manque de franchise. La parole est aux avocats de la partie civile. Me Marques, défend les intérêts d’alexandra “Elle ne veut pas un centime. Elle veut être reconnue en tant que victime.” Pour Me Antonescu, qui défend ceux d’anthony et de Kimberley, il soulève la personnali­té inquiétant­e du prévenu qui s’inscrit dans la toute puissance et persistant dans ses dénégation­s. Il demande, au titre des divers dommages subis, 1 000 euros pour Kimberley et 10 000 pour Anthony. La procureure Chaumeton, après avoir rappelé que les faits sur Anthony auraient pu être criminalis­és, concluera laconiquem­ent “Les enfants de criminels aiment toujours leurs parents.” Elle réclame 4 ans avec sursis simple. Après quelques minutes de délibérati­on, le président Lenfantin énonce le verdict : 2 ans avec sursis simple, inscriptio­n au fichier national des délinquant­s sexuels, au titre des dommages, paiement de 1 000 euros à Kimberley et 5 000 à Anthony et versement à ces deux derniers de 800 euros au titre de l’article 475-1.

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( photo d’archives)

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