Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
12 mois fermes pour le dealer de shit
Malgré son jeune âge, du haut de ses 22 ans, Sofiane se présente devant à la barre du TGI de Montauban avec un casier déjà lourd de 16 condamnations, dont 5 prononcées par le tribunal des enfants lorsqu’il était mineur. Il n’a pas de réelle spécialité, non, c’est plutôt un touche à tout de la délinquance : cambriolage, outrage, refus d’obtempérer, recel. Il n’avait pas encore donné dans les stupéfiants, mais cet “oubli ” va être réparé aujourd’hui. Suite à une ordonnance de renvoi, il est poursuivi pour s’être adonné à un trafic de résine de canabis à l’automne 2017 sur la commune de Montauban. Il est depuis le 16 novembre 2017, incarcéré à la maison d’arrêt de Beausoleil. C’est par une affaire incidente que tout commence. En effet, c’est pour une histoire de recel que les policiers perquisitionnent son domicile. Bonne pioche, ils trouvent plusieurs objets volés lors de cambriolages, mais pas que ; ils vont également découvrir près d’un demi-kilo de shit, 4 téléphones portables, des carnets contenant des noms, des chiffres et des numéros de téléphone ainsi qu’une somme de 290 euros en liquide.
Le président Lenfantin, désireux d’en savoir plus, va inlassablement triturer Sofiane. Sur la détention, le prévenu va livrer la sempiternelle explication de tous les dealers pris la main dans le sac “C’est pour ma consommation personnelle”. Sur l’origine de la drogue, Sofiane va faire un effort d’imagination en disant qu’elle appartient à un montéchois et qu’il lui a volée. Quant aux transactions qu’il a pu effectuer, il se contentera de “Je n’étais pas vendeur, j’ai juste arrangé un collègue. ” Des carambistouilles qui ne vont pas convaincre la procureure, pour qui les éléments saisis lors de la perquisition, constituent le parfait attirail du dealer. De plus, elle rappelle à la cour que le prévenu a été condamné à 9 reprises à de la prison ferme, preuve de son installation dans une spirale infernale. Elle requiert 18 mois fermes et la confiscation des scellés. L’avocate de la défense plaidera en rappelant que son client est un gros consommateur, et que c’est sa première infraction à la législation sur les stupéfiants. Verdict : 12 mois fermes et confiscation des scellés.