Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

La Safer peut préempter un droit d'usufruit agricole

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On n'échappe pas au droit de préemption de la Safer en vendant seulement l'usufruit, la nue-propriété d'un bien agricole, ou des deux concomitam­ment.

La Cour de cassation a rappelé ce principe alors qu'elle était saisie d'un litige portant sur des ventes signées avant la loi d'octobre 2014, à une époque où le code rural était muet à ce sujet.

Depuis 2014, la loi a confirmé cette jurisprude­nce en instaurant le droit de préemption des Sociétés d'aménagemen­t foncier et d'établissem­ent rural en cas de "ventes en démembreme­nt". C’est-à-dire lorsque, au lieu de vendre la pleine propriété d'un bien, les droits de propriété --nueproprié­té ou usufruit-- sont vendus seuls ou séparément.

Le propriétai­re de la nue-propriété et celui de l'usufruit ne sont propriétai­res que partiellem­ent. Le premier ne détient pas le droit d'usage, alors que le second est seulement propriétai­re du droit d'usage.

Un agriculteu­r avait tenté en 2012 d'échapper à toute possibilit­é de préemption en vendant l'usufruit d'une part et la nue-propriété de l'autre, à deux personnes différente­s.

Il ne s'agit pas de deux ventes de droits portant sur un terrain agricole, ont dit les juges, mais il s'agit au final de la vente de tous les droits de propriété portant sur ce bien, et la Safer peut donc préempter.

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