Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Le prix de l’hectare remonte dans le Frontonnais
Longtemps, les vignerons d’ici ont regardé, mi-envieux mi-goguenards, les investisseurs s’écharper autour des parcelles bourguignonnes et bordelaises. Très loin d’atteindre les sommets de ces fiefs historiques du vin français, la fièvre acheteuse a désormais rattrapé les vignes sudistes
Tout le monde connaît le prix d’une bouteille de vin. Mais avez-vous une idée du prix d’un hectare de vigne 1000€, 10000€, 100000€ ? Ça bouge dans le monde du vin. Les tendances évoluent et les vignerons doivent continuellement s’adapter. Depuis quelques dizaines d’années, les vins mutés, au même titre que les vins de dessert (et tout ce qui est sucré d’ailleurs), perdent en intérêt auprès des oenophiles. Un virage qui a eu une forte incidence sur le Frotonnais qui s’est spécialisé dans le vin rosé.
Le prix bon marché des parcelles et les conditions climatiques idéales ont attiré ces dernières années une jeune génération de vignerons passionnés en Occitanie.
Du coup, le prix moyen à l’hectare semble remonter un peu après être resté stable en Haute-garonne à 7 000 euros/ha, de même que dans le Tarn-et-garonne à 8 000 euros/ha, où le marché est caractérisé par une quasi absence de transactions. Comme dans tout bien immobilier, c’est l’offre et la demande qui définissent son prix.
Le roi rosé
La bonne nouvelle pour les appellations sudistes vient du roi rosé, sur lesquels la plupart de ces riches néo-vignerons parient.
Ils n’ont pas tort, le rosé n’a jamais été aussi bien valorisé à l’export et frôle même la rupture de stock pour le millésime 2017, chiche en production. Revers de la médaille dorée, ce boom du rosé et des transactions viticoles. Et c’est un effet va encore se durcir.
En ce moment, en Rhônesalpes, c’est la course pour trouver ne serait-ce qu’une goutte de rosé dans les caves particulières ou les coopératives, il n’y en pas sur le marché, que l’on soit dans les côtes de provence, les coteaux varois ou les coteaux d’aix.
Mais ce phénomène n’est pas totalement lié au boom des rosés. Il faudrait aussi évoquer l’effet défiscalisation.
Mais que recherche principalement ces nouveaux investisseurs justement: une belle villa avec un grand jardin autour ou un vrai projet viticole ? Il y a vraiment les deux. Un marché pour les petits domaines avec une belle bastide ou un joli mas et 4 ou 5 hectares de vignes, ce qu’on appelle le hobby vineyard. C’est relativement accessible et on trouve des trucs très sympas. Avec seulement 4 hectares en production, mais en jouant sur le négoce (le rachat de raisins ou de vin), on peut déjà monter un petit business en rosé à 100000 bouteilles par an.
Bon après, on n’est pas dans les prix bourguignons. Dans le Sud-ouest on garde du foncier et des bâtiment peu chers.