Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Crépage de chignons entre proches voisines

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Qu’est-il donc passé dans la tête de Christine cette soirée du 29 juillet 2017 à Monclar de Quercy ? On a du mal à imaginer ce petit bout de femme de 52 ans en terreur de son quartier. Pourtant c’est bien elle qui est aujourd’hui poursuivi pour violence sur personne vulnérable, Bernadette, sa voisine âgée de 85 ans. Des violences attestées par un certificat médical qui relève des contusions multiples au visage et des douleurs cervicales entrainant 3 jours D’ITT. La présidente Bergougnan énumère les faits ; ce qui est avéré, est que les deux femmes sont voisines puisqu’elles occupent chacune partie d’une maison mitoyenne et partagent par obligation, un même espace vert ; le propriétai­re des lieux, un bailleur social, mandate régulièrem­ent une entreprise spécialisé­e pour les entretenir. Mais le prestatair­e désigné ne fait qu’une seule facture pour son travail concernant les deux locataires, à charge pour chacun d’eux d’en payer la moitié. Selon Bernadette, récipienda­ire d’une de ces factures, elle l’aurait transmise à sa voisine en lui demandant de s’acquitter de la partie qui lui revient. Le soir venu, vers 23h, Christine et son compagnon sonnent à sa porte. Elle ouvre et sans aucune explicatio­n, le couple bât comme plâtre la pauvre octogénair­e. On en est là du récit quand la présidente donne la parole à la prévenue “Je ne suis pas allé chez elle, c’est elle qui est venue chez moi. Elle hurlait faut que tu paies ! Je lui ai mis une gifle pour la calmer, c’est tout ce que j’ai fait. ” Curieuse des rapports pouvant exister aujourd’hui entre les deux voisines, la présidente pousse Christine dans ses derniers retranchem­ents “On ne se parle plus. Quand je la vois à la boîte aux lettres, je rentre chez moi. ”

On en vient à l’étude de personnali­té de Christine ; elle est au chômage, son casier est vierge, séparée, elle est maman d’une fille de 17 ans dont elle assume la charge. Me Thuilliez, avocate de la partie civile, plaide “Ma cliente a été victime de faits d’une grande violence qui l’ont fortement affectée. Souffrant d’un syndrome de stress post traumatiqu­e, elle fait depuis l’objet d’un suivi psychiatri­que. Elle a même du aller vivre durant 10 jours chez son frère. ” Elle réclame 1 500 euros au titre des divers dommages et 600 euros au titre de l’article 475-1. La procureure Benlafquih fera part d’une certaine compréhens­ion envers la prévenue, citant le désarroi que l’on peut avoir à payer une facture quand on vit dans la précarité, ou le désagrémen­t ressenti lorsque en plein été on est dérangé par une voisine revendicat­ive. Il n’en reste pas moins que cela ne justifie pas que l’on frappe violemment une voisine âgée. Elle requiert 3 mois avec sursis. Pour la défense, la cause de l’altercatio­n est à rechercher du coté d’un défaut de communicat­ion entre les deux femmes provenant d’un écart génération­nel. L’entrée en condamnati­on ne faisant aucun doute, elle demande à la cour de s’orienter vers une peine de travaux d’intérêt général. Elle n’était pas entendu et Christine a été condamnée à 700 euros aux titres des divers dommages et 500 euros au titre de l’article 475-1.

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