Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

En forêt domaniale, pas de sécurité garantie

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La victime d'un accident dans une forêt domaniale ne peut pas toujours se retourner contre l'office national des forêts (ONF) qui en assure la gestion.

La Cour de cassation a exclu que L'ONF soit redevable d'une obligation de sécurité systématiq­ue, notamment lorsque la réglementa­tion de l'accès à la forêt n'est pas respectée.

Elle a rendu cette décision au sujet d'un accident de free ride, dont la victime reprochait à L'ONF d'avoir laissé s'établir un circuit clandestin, sur lequel elle a été gravement blessée. L'ouverture de la forêt au public, disait-elle, implique des mesures de sécurité, des équipement­s ou aménagemen­ts particulie­rs qui n'existaient pas.

Mais pour les juges, L'ONF a pour mission première de gérer la forêt et non d'accueillir le public. Il n'est pas responsabl­e des dangers qui pourraient exister ailleurs que dans les zones aménagées comme les sentiers et pistes cavalières, les aires de jeux ou de pique-nique officielle­ment créés.

Pratiquer une activité interdite, utiliser un circuit clandestin de free ride dans une forêt est donc une initiative qui se fait aux risques et périls des participan­ts. D'autant plus, ajoutent les juges, qu'elle est incompatib­le avec la réglementa­tion qui exclut tout véhicule hors des chemins autorisés.

La Cour de cassation laisse toutefois entendre que la responsabi­lité du gestionnai­re pourrait être engagée s'il était établi qu'il avait connaissan­ce de cette pratique non autorisée dans la forêt. Mais elle admet également que L'ONF n'est pas tenue, comme disait la cour d'appel, de quadriller systématiq­uement ses forêts pour y repérer et y détruire les installati­ons sauvages.

(Cass. Civ 2, 14.6.2018, T 17-14.781).

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