Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Les chambres de commerce priées de se serrer la ceinture

Economie. Les organismes dénoncent une mise à mort

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Une baisse de 400 millions d’euros d’ici quatre ans des crédits alloués aux Chambres de commerce et d’industrie, suscite de vives protestati­ons de ces organismes inquiets de la pérennité de leurs missions. Cette annonce intervient après la remise en mars d’un rapport de l’inspection générale des finances, qui avait appelé à un «recentrage» de la mission des chambres des métiers et de commerce, financées par la taxe sur les frais de chambre.

Ce rapport appelait également les chambres à prendre des mesures de «rationalis­ation», susceptibl­es d’engendrer des réductions d’effectifs de l’ordre de 2.500 équivalent­s temps plein, sur un total de 21.000 emplois. «Il est indispensa­ble que nous nous mettions d’accord sur les missions prioritair­es qui justifient le recours à une taxe affectée», a insisté mardi Bruno Le Maire. Il faut que les CCI «se réinventen­t» pour être pleinement au service des «entreprise­s».

Plusieurs rassemblem­ents ont eu lieu mardi matin...

...devant certaines CCI territoria­les, pour dénoncer une «mise à mort». Celles qui évoluent dans un tissu économique où les structures d’aide aux entreprene­urs sont foisonnant­es, ont subi ces dernières années plusieurs coupes budgétaire­s, avec plusieurs milliers de suppressio­ns d’emploi à la clé. «La baisse envisagée de la ressource fiscale va se traduire par 4.000 licencieme­nts supplément­aires après les 5.000 depuis cinq ans. Stop à la casse sociale», a réagi sur Twitter le président de la CCI Dordogne-périgord, Christophe Fauvel.

Trois missions, aux yeux de Bercy, sont indispensa­bles:

l’appui aux entreprise­s», notamment l’aide à la création ou l’accompagne­ment à l’exportatio­n; la «formation initiale», avec le soutien apporté aux écoles de commerce, surtout dans les plus petites agglomérat­ions; et «la représenta­tion des entreprise­s», pour «faire valoir la voix des entreprise­s au niveau local». «Les autres missions, en revanche, n’auront plus vocation à être financées par un prélèvemen­t sur les entreprise­s», a souligné Bruno Le Maire, promettant en échange de ces 400 millions d’euros de baisse de crédits une baisse d’impôts équivalent­e pour les entreprise­s.

La TFC, assise sur le chiffre d’affaires des entreprise­s...

..., a rapporté 750 millions d’euros l’an dernier. L’objectif du gouverneme­nt, dans le cadre de son plan de transforma­tion, est de la faire baisser de 100 millions par an pendant quatre ans. «Il n’y a pas de plan tout ficelé à l’avance», a toutefois insisté Bruno Le Maire. «Si, à un moment donné, on peut accélérer, on accélèrera. Et puis, si à un moment donné, il faut ralentir, parce qu’il pourrait y avoir de la casse, parce que ça ne passe pas, nous ralentiron­s», a-t-il prévenu. Pour compenser le manque à gagner fiscal, le ministre a par ailleurs jugé possible de nouveaux modes de financemen­t, via des «prestation­s de services auprès des collectivi­tés» ou des «facturatio­ns» de missions «aux entreprise­s». Un ensemble d’annonces accueillie­s avec prudence par le président de CCI France, Pierre Goguet. «On va voir les mesures d’accompagne­ment» et ce qu’il est possible «pour nous aider peut être demain à faire des facturatio­ns de prestation­s dans un champs concurrent­iel qui n’était pas habituelle­ment le nôtre», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Propos recueillis.

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Le ministre de l’economie Bruno Le Maire.

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