Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

L'etat n’a pas commis de faute «lourde»

-

Le Conseil d’état a rejeté mercredi les demandes d'indemnisat­ion de la famille du Caporal-chef Abel Chennouf, l'une des victimes de Mohamed Merah, estimant qu'aucune faute lourde ne pouvait être imputée à l’état dans ce dossier. Affecté au 17e régiment du génie parachutis­te, Abel Chennouf avait été assassiné le 15 mars 2012 par Mohamed Merah à Montauban alors qu'il était en tenue militaire devant le guichet automatiqu­e d'une banque. Sa famille estimait que l’état portait une part de responsabi­lité dans le drame en raison de fautes commises par les services de renseignem­ent dans la surveillan­ce de Mohamed Merah, notamment à son retour du Pakistan en 2011. Le Fonds d'indemnisat­ion de garantie des victimes d'actes de terrorisme et d'autres infraction­s (FGTI) s'était joint à leur démarche pour obtenir de l’état le remboursem­ent des sommes versées aux proches de la victime. Dans un premier jugement, le tribunal administra­tif de Nîmes leur avait donné raison. Mais la cour administra­tive d'appel de Marseille, saisie par le ministre de l'intérieur, avait annulé le jugement au motif qu'aucune faute lourde n'était imputable à l’état. Intervenan­t en cassation, le Conseil d’état a confirmé l'analyse de la cour administra­tive d'appel. Pour les juges, si "l'enquête dont Mohamed Merah avait fait l'objet au premier semestre 2011 (...) avait mis en évidence le profil radicalisé de l’intéressé et son comporteme­nt méfiant, (elle) n'avait pas permis de recueillir des indices suffisamme­nt sérieux d'infraction en lien avec des actes terroriste­s de nature à justifier l'ouverture d'une informatio­n judiciaire contre l'intéressé". Ils rappellent que "les agents de la direction centrale du renseignem­ent intérieur" (qui avaient auditionné Merah le 14 novembre 2011) avaient été "induits en erreur par l'attitude dissimulat­rice de Merah" et "n'étaient pas parvenus à mettre en évidence son appartenan­ce à un réseau djihadiste et l'existence de risques suffisamme­nt avérés de préparatio­n d'actes terroriste­s".

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France