Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Le bassin viticole du Languedoc-roussillon
Au 20 juillet, alors que la véraison des cépages précoces démarre dans les secteurs les plus en avance du bassin, l’élément le plus marquant à ce stade est assurément la pression inédite du mildiou, l’épidémie étant généralisée au vignoble et d’une virulence hors norme. Les précipitations de l’hiver et du printemps ont permis une bonne à très bonne recharge hydrique des sols dans l’ensemble des vignobles et la végétation a démarré dans une ambiance humide et fraîche, avec des pluies très fréquentes et rapprochées jusqu’à la mi-juin. Dans ce contexte climatique particulier, avec des températures plutôt modérées au départ, la sortie des inflorescences a été jugée très satisfaisante et la première phase du cycle végétatif est revenue dans un calendrier normal, après une année 2017 très précoce. Des phénomènes de coulure ont été signalés par endroit sur les cépages sensibles, mais sans gravité particulière. Les précipitations orageuses qui se sont succédées à partir de la floraison et encore très récemment ont provoqué des dégâts de grêle dans plusieurs secteurs, les épisodes du 3 et 16 juillet survenus notamment dans l’ouest audois et sur une partie de son vignoble littoral ayant causé à ce jour les plus gros dégâts. Ces pluies d’orage et l’arrivée de températures plus élevées ont généré une pression de mildiou extrêmement forte. La maladie a pu être contenue dans la majorité des situations grâce à une protection efficace mais les dégâts sur grappes sont notables, avec une forte hétérogénéité d’intensité allant jusqu’à des pertes totales. L’arrivée de conditions plus sèches et estivales à partir de mijuin a apporté un peu de répit aux viticulteurs du bassin mais l’inquiétude demeure car le mildiou reste manifestement actif dans les grappes dans de nombreux secteurs, sur les cépages les plus sensibles. Dans ce contexte de potentiel initial prometteur érodé par des dégâts de mildiou sur grappe très hétérogènes et à l’évolution difficilement prévisible, la première estimation du volume de récolte s’établit à 12,4 Mhl, légèrement en dessous de la moyenne des 5 dernières récoltes.