Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Le chlordécone nuit à la fertilité des souris sur plusieurs générations
L'exposition de souris au chlordécone, un insecticide longtemps utilisé aux Antilles, nuit à la production de spermatozoïdes de plusieurs générations de mâles, même s'ils n'ont pas été exposés eux-mêmes, selon une étude de l'inserm.
Comme pour toute expérience sur les souris, ces conclusions ne peuvent pas automatiquement s'appliquer à l'homme, prennent soin de souligner les auteurs de cette étude parue début juillet dans la revue Scientific Reports.
"Les chercheurs ignorent quelle pourrait être la portée effective de ces résultats sur la fertilité des hommes résidant aux Antilles ayant été exposés au chlordécone lors de leur vie prénatale", souligne ainsi l'inserm dans un communiqué publié lundi. Dans le cadre de cette étude, des souris en début de gestation "ont été exposées par voie orale à une dose journalière de chlordécone connue pour ne pas induire d'effets néfastes chez cette espèce", selon l'inserm.
Résultat: l'insecticide entraîne chez leur descendance mâle à la troisième génération (c'est-à-dire la première n'ayant pas été directement exposée) "une diminution du nombre de cellules souches germinales (à l'origine des spermatozoïdes), une atteinte de leur différenciation (processus selon lequel les cellules se spécialisent) et une diminution du nombre de spermatozoïdes matures". "L'ensemble de la lignée germinale chez le mâle est affecté soit de manière quantitative soit de manière qualitative et ce, après deux générations", explique la responsable de l'étude, Fatima Smagulova, citée dans le communiqué.