Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Laisser les animaux en liberté serait meilleur pour leur santé

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Les vaches Salers ne regardent pas passer le train, de toute façon il n’y en a pas dans ce coin à la limite de l’aveyron. Elles sont bien trop occupées à se balader dans leur large prairie. D’un bouquet d’herbe à un autre, elles promènent leur paire de cornes et leur robe presque rouge.

Un veau est né au petit matin. Le fermier le découvre endormi dans un sillon en allant rendre visite aux bovins. « Je suis rassuré car je trouvais que la mère était longue à mettre bas ». Ici à la ferme, pas de vétérinair­e appelé d’urgence en pleine nuit pour une césarienne.

Les animaux mettent bas comme avant, sans aide médicale. « Quand mon père a arrêté ses vaches productric­es pour prendre des Salers et les élever à l’ancienne, le vétérinair­e a téléphoné pour demander pourquoi on ne l’appelait plus jamais », raconte l’éleveur.

Les vaches et leurs veaux termineron­t dans des terrines ou des bocaux dans le magasin de vente directe de la ferme, mais ils auront eu une belle vie de liberté avant de finir en pâté ou en blanquette. « L’élevage traditionn­el est le meilleur moyen d’avoir de la viande de qualité. L’avenir sera de manger moins souvent un bifteck mais d’en manger un bon. Au lieu d’en acheter deux à 2,50 euros dans lesquels il y aura un euro de flotte, je recommande d’en prendre un à 5 euros qui aura des qualités nutritives. C’est un cercle vertueux. L’animal a une meilleure vie, l’éleveur gagne mieux sa vie et le consommate­ur est mieux nourri ».

Dans la cour de la ferme, canards, poules, poussins, coq et oies caquettent joyeusemen­t. Les volailles se promènent partout. « On les rentre quand même le soir à cause des renards ». Les poules vont rendre visite aux brebis et à leurs agneaux qui ont une pâture trois fois plus grande que les surfaces habituelle­s. La volaille se fait courser par Loukoum, un petit bouc à la fourrure blanche qui se prend un peu pour le maître des lieux. «Tous ces animaux sont destinés à animer notre activité de ferme pédagogiqu­e. Ils ont de la chance car ils vivront plus longtemps que la moyenne ».

« J’ai 2 000 bêtes, ce qui me permet de faire de la vente directe de poulets, de pintades, en morceaux ou en rillettes. » Ses volailles vivent en plein air.« Elles ont besoin d’être dehors pour varier leur nourriture en plus des céréales produites par mes parents. ». Thomas n’a jamais imaginé les enfermer. « Elles seraient moins bonnes à manger. J’ai des clients qui cherchent à retrouver le goût qu’avaient les poulets quand ils étaient petits. »

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