Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Deux vigiles gravement agressés lors de la fête
L’ altercation aurait pu tourner au drame
On le sait, alcool, chaleur et atmosphère festive débridée ne font pas bon ménage. L’adage s’est une nouvelle fois vérifié lors de la dernière fête votive de Nègrepelisse, qui s’est tenue comme tous les ans, lors du dernier week end de juillet. Aux premières heures de ce dimanche 29 juillet, alors que les lueurs de l’aube sont encore loin, l’atmosphère est aussi brulante que les esprits de certains. Guillaume, solide gaillard tout juste majeur, est de sortie avec son père chez qui il vit à Nègrepelisse. Fête du village et esprit franchouillard obligent, on boit plus que de coutume, au delà du raisonnable et les analyses l’attesteront puisqu’elles révèleront un taux de 0,71 milligrammes d’alcool par litre d’air expiré, près de 3 fois la limite autorisée pour prendre le volant. Autre tradition beaucoup moins perturbante pour la tranquillité de tous, pour l’occasion, les femmes se font belles, ce qui les rend encore plus charmantes qu’en temps normal. Guillaume en a repéré une et entreprend aussitôt de lui faire la cour. Mais il ne s’est pas rendu compte que la belle possède déjà un chevalier servant qui, bien sûr, voit d’un mauvais oeil les avances à peine dissimulées de ce concurrent encombrant. C’est là que les embrouilles commencent. Entre l’amant en titre et le l’impétueux dragueur, la tension va vite monter. A tel point que certains participants vont alerter les 2 vigiles mandatés par le comité des fêtes qui se rendent immédiatement sur le lieu de l’altercation. La profession de vigile est un métier fortement réglementé et encadré par les pouvoirs publics aujourd’hui, et contrairement à ce que l’on pourrait penser, nécessite plus de psychologie que de connaissance des arts martiaux. Mettant en pratique ce qu’ils ont appris lors de leur formation, les deux hommes vont donc user de l’art de la diplomatie, et faire usage de leurs langue bien avant leurs muscles.
Mais Guillaume, la cervelle entravée par les vapeurs d’alcool, ne va pas entendre les voix de la raison, et pour toute réponse, va sortir un couteau de sa poche avec lequel il va menacer les 2 agents de sécurité. Sentant que les choses vont trop loin et que le dialogue n’arrivera pas à faire entendre raison à l’amoureux éconduit, il préviennent les gendarmes qui vont cueillir Guillaume, qui entre temps, est tranquillement rentré chez son père. Aujourd’hui, la fête est finie, et ce n’est plus à la buvette qu’il parade, mais bien à la barre du TGI qu’il doit s’expliquer “J’étais seul et ils étaient trois face à moi. L’un des vigiles avait sa main sur sa bombe, j’ai eu peur qu’il me gaze. C’est pour ça que j’ai sorti mon couteau, je voulais les impressionner. ” Un peu court comme explication pour le président Lenfantin qui déroule l’enquête de personnalité du prévenu. Elle fait apparaître que Guillaume, malgré son jeune âge, est déjà largement et défavorablement connu des services de police, de gendarmerie et de la justice ; son casier comporte pas moins de 10 mentions, toutes prononcées par des tribunaux pour enfants et pour des faits pas très reluisants tels que vol avec violence, vol aggravé, violence dans un établissement scolaire, extorsion, violence sur représentant de la force publique,… etc. A ce titre il est suivi parle SPIP, dont le rapport mentionne qu’il n’honore plus les rendez-vous et qu’il ne suit plus les soins auxquels il était astreint. En l’état, il conclut que l’incarcération est la seule solution.
Elément que ne manquera pas de reprendre la procureure Benlafquih dans son réquisitoire en demandant 6 mois fermes plus la révocation d’anciens sursis. Elle était intégralement suivie par la cour qui condamnait Guillaume à 6 mois fermes avec mandat de dépôt, révocation de 2 anciens sursis rajoutant 5 mois et versement de 300 euros à l’un des agents de sécurité et 100 euros à son collègue.