Un envahisseur succulent dans nos rivières

Une espèce à la fois comestible et considérée comme nuisible.

C’est une activité peu onéreuse, intéressante à proposer aux enfants pour les occuper pendant les vacances, tout en les sensibilisant à l’environnement. La pêche à l’écrevisse de Louisiane ne nécessite en effet qu’une carte de la fédération et une simple balance, sorte de panier au fond duquel il suffit de déposer une poignée de croquettes pour chiens, plus pratiques que les abats.

Posés à plat au fond de l’eau, le piège et les appâts aromatisés attirent très vitece crustacé reconnaissable à ses points rouges - à ne pas confondre avec sa cousine américaine - qui a été introduit dans les années soixante dix dans le sud-ouest de la France, avant de coloniser nos rivières, il y aune quinzaine d’années.

Cette espèce rustique et robuste, la plus répandue au monde, affectionne tout particulièrement les eaux stagnantes, de mauvaise qualité. Elle a damé le pion aux espèces autochtones car elle peut se reproduire jusqu’à 600 fois par an et marcher sur des kilomètres pour passerd’une mare à l’autre.

Elle est très agressive. Il faut la saisir par le dessus mais la prélever est une façon, à notre petite échelle, de lutter contre cette espèce difficile à éradiquer qui crée des déséquilibres biologiques. Sa prolifération et les terriers qu’elle creuse pour s’y réfugier pendant la journée fragilisent en effet les herbiers, les berges et même les amphibiens auxquels elle s’attaque.

Omnivore, charognard, parfois cannibale, l’écrevisse de Louisiane est nuisible, comme le poisson-chat et la perche soleil et doit être, au titre de cette étiquette, châtrée sur place.

Cette mutilation consiste àtordre la nageoire du milieu de la queue (le telson) et de tirer dessus pour enlever leboyau intestinal qui donne, de surcroît, un goût amer à la chair. Ça tombe bien, elle se cuisiner très bien, histoire de «joindre l’utile à l’agréable».