Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Verdict dans l'affaire de la "matelas connexion"
Les chèques en blanc passaient de main en main
Verdict attendu dans l’affaire que l’on pourrait nommer la “matelas connexion” qui avait été examinée sur le fond mi juin devant la juridiction correctionnelle de Montauban.
Trois personnes étaient poursuivies pour des faits de travail dissimulé et blanchiment : Alain, le parrain et cerveau présumé, son neveu Tony et l’ex-compagne de ce dernier, Charlotte. La carambouille montée par le trio était simple, et impliquait toute la filière ; le client final, un honnête particulier comme vous ou moi, payait un matelas avec un chèque sur lequel on lui demandait de laisser l’ordre en blanc avec la phrase astuce passepartout “Ne vous embêtez pas, je le remplirai. ” Et lorsque un client récalcitrant et méfiant le remplissait quand même, on ne s’embarrassait pas de précaution et on raturait. Une fois en possession du vendeur, les chèques entamaient une longue pérégrination, passant de main en main, et finissaient leurs chemins sur les comptes de fournisseurs situés dans divers pays européens, hormis France. Evidemment, la bonne affaire n’a duré qu’un temps, jusqu’au moment où les gendarmes vinrent mettre leur nez dans les comptes plus qu’opaques des malandrins. Les peines sont à la hauteur de la gravité des faits et des sommes soustraites aux diverses administrations : Alain, 12 mois avec sursis et 100 000 euros d’amende, Tony écope quant à lui de 10 mois avec suris et 10 000 euros d’amende et Charlotte, 2 mois avec sursis, 2 000 euros d’amende et confiscation de son véhicule Nissan.