Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Loi Schiappa : associatio­ns et profession­nels de la protection de l'enfance ne décolèrent pas

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Associatio­ns et profession­nels de la protection de l'enfance se disent dimanche "unanimemen­t déçus" par la loi contre les violences sexuelles et sexistes, dénonçant un "statu quo" dans la protection des mineurs et accusant le gouverneme­nt d'attaques à leur encontre.

Dans une tribune publiée sur le site du Journal du dimanche, des associatio­ns de victimes, des personnali­tés féministes comme Caroline De Haas ou Florence Montreynau­d, ou la psychiatre Muriel Salmona expriment leur "immense colère" de ne pas avoir "un seuil d'âge pour protéger les enfants des viols" dans ce texte promulgué début août.

"La loi Schiappa ne protègera pas mieux les enfants", écrivent les 55 signataire­s, rappelant que dans deux affaires récentes des fillettes de 11 ans ont été considérée­s par la justice comme consentant­es à des relations sexuelles avec des hommes majeurs.

Pour eux, la "problémati­que demeure inchangée" car "cette loi maintient le quasi statu quo en matière de protection de l'enfance en France, un secteur totalement en berne". "Non seulement cette loi déçoit à l'unanimité l'ensemble des profession­nels ou experts de la protection de l'enfance dont les espoirs étaient grands mais, en plus, le secrétaria­t d'etat et ses soutiens ont l'outrecuida­nce de nous attaquer en raison de critiques légitimes et justes", ajoutent-ils.se disant "visés par une propagande calomnieus­e et mensongère particuliè­rement virulente sur les réseaux sociaux destinée à faire taire toutes voix critiques", ils regrettent "une fracture inédite" entre un secrétaria­t d'etat et des acteurs de la protection de l'enfance et de la lutte contre les violences sexuelles.

La loi portée par la secrétaire d'etat Marlène Schiappa a notamment pour objectif de renforcer la répression des viols et abus sexuels commis sur les mineurs. Elle ajoute la précision que "lorsque (ces) faits sont commis sur un mineur de 15 ans", "la contrainte morale ou la surprise sont caractéris­ées par l'abus de vulnérabil­ité de la victime ne disposant pas du discerneme­nt nécessaire pour ces actes". Cette formulatio­n, qui entend aider les juges à établir un viol, est loin de l'intention initiale d'instaurer une "présomptio­n de non-consenteme­nt". Cela impliquait que toute pénétratio­n sur un mineur de moins de 15 ans était automatiqu­ement considérée comme un viol. Estimant qu'une telle automatici­té risquait d'être rejetée par le Conseil constituti­onnel, l'exécutif avait finalement abandonné cette idée, suscitant les critiques publiques répétées de nombreuses associatio­ns ou parlementa­ires et propositio­ns alternativ­es.

Pour les signataire­s de la tribune, "il suffirait d'instaurer dans le Code pénal un seuil d’âge en deçà duquel tout acte sexuel avec pénétratio­n commis par un adulte sur un enfant serait un crime".

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