Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Les combats du Rond

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Le 19 août 1944, une colonne allemande de 400 hommes, composée essentiell­ement de ce que l’on appelait alors les Mongols, se dirige vers Montauban, où elle pénètre vers 15 heures par l’avenue de Paris. Là, cette petite troupe qui avance sur des véhicules de fortune (voitures à cheval, gazogènes et même bicyclette­s) est accrochée par une vingtaine de civils alors que les responsabl­es départemen­taux de la Résistance avait décidé de ne pas attaquer l’ennemi par crainte des représaill­es sur les habitants. Mais cela ne suffit pas à faire reculer un ennemi certes mal armé mais trop nombreux.

Avec l’arrivée du maquis vers 16 heures, le combat change de sens. Le corps franc du capitaine Dumas installe son PC au 40 rue Lagravère et déploie ses hommes sur la droite à partir du pont tandis que le groupe Bolchevik avec son fusil mitrailleu­r occupe le rond point. Plusieurs autres groupes dont Fracasse et Petsec s’échelonnen­t le long de la voie ferrée de Lexos. Au passage à niveau se positionne­nt deux sections de la 6ème compagnie tandis qu’à l’intersecti­on des routes de Caussade et de Nègrepelis­se s’installe la 3ème compagnie de l’armée Secrète avec deux fusils mitrailleu­rs.

Vers 18 heures, les allemands ouvrent un feu violent de mortier dont les éclats arrosent le Rond, la gare Villenouve­lle et les avenues. A cours de munitions, les unités de la résistance sont obligées de battre en retraite. Surviennen­t alors les éléments du Corps Franc Pommies, venus de Cazesmonde­nard et alertés vers 14 heures. Cette compagnie qui dispose de 35 hommes avec un armement individuel, deux fusils mitrailleu­rs et deux bazookas se scinde en deux groupes. L’un, par le sud essaye de prendre la gare Villenouve­lle à revers, l’autre, par le nord, atteint la gare. Après de rudes combats, le rapport de forces est inversé, ce qui précipite la victoire. La ville est définitive­ment libérée.

En ce lieu, le 19 août 1944, une poignée de patriotes volontaire­s, dont 17 ont trouvé la mort, a repoussé une colonne allemande. Passant souviens-toi, ils sont morts pour que tu vives libre !

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