Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Une gueule d’atmosphère
L’étude a échauffé les esprits : selon plusieurs chercheurs en agronomie et en botanique, l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère, à cause du réchauffement climatique, va abaisser la qualité nutritive du riz, la céréale la plus cultivée dans le monde. D’ici la fin du siècle : 8% des minéraux, comme le fer, se seront fait la malle, 10% des protéines, 30% des vitamines B. Vous vous dites, c’est fâcheux, mais d’ici cent ans on a le temps de voir venir ! Sauf que, certains fruits et légumes poussent déjà dans cette atmosphère saturée en Co2.prenez la tomate. Sur 600 000 tonnes produites tous les ans dans l’hexagone, 10% poussent en plein champ. Le reste est cultivé dans des serres chauffées enrichies en CO2. Le dioxyde de carbone est en effet un puissant fertilisant qui augmente les rendements de 30%. Plus la plante capte de CO2, plus elle transforme l’énergie solaire en matière organique. D’où l’usage de l’éclairage artificiel, à condition de ne pas dépasser 18 heures d’affilé. Si le légume n’a pas ses 4 heures d’obscurité, il s’épuise. C’est le burn-out ! Là où une tomate de plein champ donne des fruits quatre mois de l’année au rythme d’une récolte hebdomadaire, la «carbonée» se cueille deux fois par semaine, onze mois sur douze et elle est plus grosse. Tout cela fait le bonheur des marchands de CO2. Rien qu’en France, un millier d’hectares de serres abritant surtout des tomates, mais aussi des concombres, des poivrons, des aubergines sont enrichies en dioxyde de carbone. Le précieux gaz, vendu liquéfié par des sociétés comme Air liquide, se négocie environ 100 euros la tonne. Lorsqu’ils le peuvent, les maraichers injectent le CO2 récupéré dans les fumées de la chaudière qui chauffe leurs serres. Selon quelques études sur le sujet, les fruits et légumes «carbonés» contiennent moins de nutriments, mais plus de sucres et plus de flotte. Des conséquences sur la santé? On ne sait pas! L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation a promis d’étudier la question… En attendant pour la tomate, ça gaze…