Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Il pensait que son amitié avec un gradé lui permettait tout

TRIBUNAL. Pas de blanc-seing pour enfreindre la loi...

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Les gendarmes font partie de ce qu’il est communémen­t appelé les forces de l’ordre. Ils ont la lourde tâche de faire respecter l’ordre et d’empêcher de nuire ceux qui ne respectent pas les lois. Cela leur procure certains droits et aussi certains devoirs. Mais ce sont aussi, et avant tout, des êtres humains qui comme tout un chacun, ont une vie privée en dehors de leur travail. Il n’est pas rare d’en rencontrer impliqués dans la vie associativ­e de la commune où ils sont cantonnés, et qu’hommage leur soit ici rendu. Comme dans tout microcosme social, il est courant que des amitiés se tissent entre ceux qui portent l’uniforme et des civils. Parmi ces derniers, certains sont enclins à penser que cette amitié instaurée dans le cadre privée, leur procure un blanc-seing pour enfreindre la loi. Mal leur en prend ! C’est ce qu’a du penser Gérard, un ultra-marin approchant la soixantain­e et vivant sur Albias. Aux premières heures du 8 juillet 2017, des gendarmes montalbana­is sont en poste dans la préfecture tarn et garonnaise et procèdent à des contrôles routiers. Avisant une voiture avec des problèmes d’éclairage et faisant des embardées, ils l’arrêtent. Usant de la diplomatie qui leur sied, ils posent les questions habituelle­s et routinière­s au conducteur. Ils ne sont pas payés en retour car ils ont affaire à un homme particuliè­rement arrogant et provocateu­r, qui visiblemen­t met toute la mauvaise volonté possible à montrer ses papiers. L’haleine fétide du conducteur leur laissent à penser qu’il n’a pas consommé que de la menthe à l’eau, ce qui les poussent à lui demander de souffler dans l’éthylomètr­e. Se sentant dans une impasse, il sort brusquemen­t de sa voiture et tente de s’enfuir. Trop imbibé et moins alerte que les forces de l’ordre, il n’a que le temps de parcourir quelques mètres avant d’être ceinturé et qu’enfin il puisse être procédé au dépistage. Gérard ne s’est pas contenté de sucer les glaçons : 0,57 grammes, soit plus du double de la limite autorisée. C’est à ce moment qu’il tente de jouer d’abord la carte “des relations ” et d’invoquer sa passion commune avec leur supérieur pour la pétanque, avant de proférer des menaces de mort. Imperturba­bles, les gendarmes connaissan­t par coeur ce refrain connu sur un air à la mode, ne s‘en laissent pas compter et continuent d’accomplir leur mission comme si de rien n’était. Ils vont même avoir la gentilless­e d’appeler les pompiers suite aux demandes de Gérard qui se plaint d’avoir été molesté. Les secours une fois sur place, ne pourront qu’établir que ce ne sont que fadaises et fariboles et refuseront même de le transporte­r. Par contre, là où Gérard n’a pas menti, c’est sur ses relations avec des officiers, car une enquête interne va être diligentée. Ce qui, on le comprend aisément, sera moyennemen­t apprécié par les hommes du rang qui, en réponse, décident de porter plainte et se constituen­t partie civile. La hiérarchie n’ira pas plus loin dans sa tentative d’étouffer l’affaire et le dossier va pouvoir suivre son cours normalemen­t.

Dans une ultime tentative de défi vis à vis de la loi et de ses représenta­nts, Gérard n’a pas cru bon de se présenter face à la cour. Il devra néanmoins s’acquitter au terme du verdict de 200 euros d’amende, du paiement aux deux gendarmes de 200 euros au titre du préjudice moral, et de 200 euros au titre de l’article 475-1.

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