Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Deux mois fermes pour outrage sur gendarmes

Après les insultes, les crachats

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“Sale p… ” “Sal… ” “Je te b…. ” c’est par ces propos peu laudateurs qu’ont été remerciés deux gendarmes de la cité uvale, un homme et une femme, il y a quelques jours, le 14 septembre à Moissac. Ils ont été requis par un café de la ville se plaignant du comporteme­nt d’un homme visiblemen­t sous l’emprise de l’alcool. Ne pouvant que constater la véracité des propos du requérant, ils lancent une procédure d’ivresse manifeste, qui implique que le mis en cause fasse d’abord l’objet d’un examen médical. Ils amènent donc l’intempéran­t à l’hôpital de Moissac. En attendant d’être vu par le corps médical, l’homme est installé dans un box. C’est à cet instant qu’il se lance dans son délire poétique, plus proche du style du professeur Choron que de celui de Jacques Prévert. Première incartade que goute peu les représenta­nts de l’ordre. Une fois l’examen terminé, peut être atteint de zoomorphis­me et se prenant pour un lama, il va abondammen­t leur cracher dessus. Il faudrait voir à ne pas exagérer et déféré devant un magistrat, qui devant la gravité des faits et à l’aune d’un casier fort rempli, décide son placement en détention provisoire. Asaf se présente devant ses juges selon la procédure de comparutio­n immédiate. Il a 37 ans, séparé, père de deux enfants vivant avec leur mère qu’il ne voit plus et travaille comme intérimair­e. Il habite sur Toulouse et vient souvent rendre visite à sa famille résidant sur Moissac. Incarcéré depuis 4 jours, Asaf a eu le temps de décuver, et c’est un homme tout penaud, parlant intelligib­lement et calmement qui doit répondre de ses actes aujourd’hui devant le TGI de Montauban. “Les gendarmes m’ont souvent interpellé dans des situations identiques, ils ont toujours été corrects. Je ne cherche pas d’excuse, les mots ont dépassé ma pensée. Je regrette sincèremen­t, cela ne se reproduira plus. ” On voudrait tant le croire… Mais la lecture de son casier va jeter un doute ; 20 condamnati­ons en tout, infraction­s à la législatio­n sur les stupéfiant­s, vol, vol aggarvé, refus de se soumettre au dépistage alcoolique… La dernière affaire remonte à moins d’un an et lui a valu 3 mois fermes plus révocation d’un ancien sursis de 2 mois. Asaf est bien obligé qu’il a quelques soucis avec la divine bouteille. “Je ne suis pas dépendant, mais quand je bois, je ne fais pas semblant. ” La procureure Benlafquih reconnaît qu’il n’est pas courant d’être incarcéré pour un outrage. Mais aussi que les nombreuses condamnati­ons et incarcérat­ions n’ont visiblemen­t pas servies de leçons. Inaccessib­le à toute peine de sursis, elle requiert 4 mois fermes avec maintien en détention. Verdict plus clément : 2 mois fermes, maintien en détention et paiement de 300 euros à chacun des gendarmes au titre des dommages et intérêts.

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Des gendarmes insultés. (Illustrati­on).

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