Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Des employeurs à la peine
Pénibilité du travail et salaires peu attractifs, dans les vergers ou les vignobles, les employeurs peinent à recruter. Une solution serait d’allonger les contrats des travailleurs
Le phénomène touchait déjà les métiers de la restauration mais dans l’agriculture et la viticulture aussi, les récoltes de pêches et pommes tout comme les vendanges sont autant de rendez-vous où le recruteur peine à trouver une maind’oeuvre flexible.
Pour recruter, les employeurs jouent la carte du bouche-à-oreille en relançant les saisonniers fidèles, susceptibles d’embarquer leurs amis. Ils activent aussi les réseaux sociaux et, bien évidemment Pôle emploi mais le vivier, parfois, ne suffit pas. Sans compter que les étudiants, candidats spontanés autrefois, se font plus rares, le calendrier de leur rentrée ayant été avancé.
L’image des métiers de serveur, cuisinier, commis de cuisine, plongeur, ouvrier agricole ou vendangeur n’est pas toujours des plus positives. La pénibilité du travail, la station debout, l’amplitude des horaires et les salaires proposés (le Smic à 9,90 € de l’heure assorti de 10 % de congés payés) participent au peu d’engouement généré.
Les employeurs et les pouvoirs publics tentent de mettre en place des solutions.
Les politiques s’en mêlent, ainsi en Charente-maritime, Dominique Bussereau va proposer à son assemblée départementale d’adopter une résolution déjà en place dans le Bas-rhin ou dans l’aube : permettre, à des allocataires du RSA, le cumul du revenu solidaire avec le salaire d’un contrat saisonnier.
Mais l’un des premiers remèdes au manque de candidats réside dans la pérennisation de l’emploi… Ce qui pourrait paraître antinomique avec le mot « saisonnier ». Dans les faits un saisonnier peuvent avoir un contrat le plus long possible, en passant d’une propriété à une autre. D’autant qu’il y a du travail toute l’année, cela ne se limite pas juste à la cueillette. Mais pour cela il faut des gens formés et les résultats sont mitigés. Chaque année les propriétaires perdent la moitié des CDI signés: «On les a formés et ils partent ailleurs». Le turnover est une composante de l’entreprise aujourd’hui .