Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Amis et ennemis
Comme Hollade, Macron se trouve à colmater les brèches. Une mutinerie venue de l’intérieur alors que l’opposition est toujours dans le coma. Quelles qu’en soient les raisons profondes, l’affront est rude pour Emmanuel Macron. Il doit méditer la fameuse phrase de Voltaire, « Dieu me garde de mes amis ! Mes ennemis, je m'en charge ». Le premier grognard de la macronie, Gérard Collomb vient de le lâcher sans ménagement, en passant outre la tentative du chef de l'etat de le maintenir à son poste.
Collomb, ancien socialiste pragmatique, était un allié idéal. Collomb tout de même, ce n’est pas rien : le premier chapeau à plumes rallié, fin 2016. Un grand féodal plein de sagesse et d’expérience, parrain et conseiller du jeune candidat, à l’état de levure à l’époque. Et puis le différend n’est pas dogmatique comme avec Hulot. Il tient à la forme donnée à l’exercice du pouvoir par le jeune condottiere devenu prince et la farandole des courtisans à sa suite.
Le plus grave est que l’impuissance du Président à maîtriser un feu qui couvait depuis plusieurs semaines ouvre la voie à d’autres mutineries, d’autres affronts. Gérard Collomb, après Nicolas Hulot, humilie un chef de l’état déstabilisé, appelé à compter ses soutiens. Après à peine plus d’un an de mandat, une ambiance délétère s’installe au sommet du pouvoir.
Une nouvelle fois, Emmanuel Macron a le choix entre un remaniement a minima - privilégié fin août - ou plus large, qui provoquerait un choc dans l’opinion. À condition, cette foisci, de miser sur le bon casting et de faire oeuvre de pédagogie auprès des Français.