Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne
Café très, très gourmand
Aujourd’hui, toutes les cartes de restaurant affichent à la rubrique dessert : café gourmand. Un petit noir encadré de mignardises pour votre fin de repas. Pourquoi ? Pour compenser la chute des commandes de desserts qui ont fondu de 10 % en dix ans, l’industrie pâtissière a eu cette idée de génie. Histoire d’alléger l’addition et leur poids sur la balance, les clients ont en effet commencé dans les années 90 à se refreiner sur l’ile flottante et la tarte Tatin. Heureusement, le café gourmand a été conçu pour les déculpabiliser tout en donnant l’impression que l’addition est plus légère. Une recette payante ! L’année dernière, les 500 millions de cafés gourmands ont rapporté 3 milliards de chiffre d’affaire. Surtout le café gourmand a fait flamber la marge : 70% au lieu de 30 pour le dessert. Une remarquable invention qui plait beaucoup aux grandes marques de café. La mode du café gourmand leur permet de contre balancer la baisse de l’expresso avalé en solo qui subit la concurrence des machines à dosettes qui ont envahi appartements et bureaux. Nespresso a d’ailleurs lancé en 2012 pour les chefs et apprentis pâtissiers un grand concours de cafés gourmands : Fort de Café. Ca ne s’invente pas ! Le plus gouteux, c’est que ces mini- fondants au chocolat et autres mini- canelets ou mini- choux, facturés plus cher qu’un dessert classique, sont la plupart du temps des pâtisseries industrielles surgelées. Lesquelles sont directement livrées par des firmes spécialisées telles que : Coup de Pates, qui fournit aux restaurants des produits finis ou semi finis surgelés. Ou, Mademoiselle Desserts, autre champion de la pâtisserie clef en main. Ils proposent, par exemple : un minimoelleux à réchauffer en vingt secondes au micro onde. Sans oublier, Metro le grossiste des restaurateurs qui a crée sa propre gamme «spécial café gourmand» Pas très original. Tous ces braves gens ne pensent qu’à vous. Alors, bonne dégustation...