Le Petit Journal - du Tarn-et-Garonne

Elevage de cochons : le chemin de la discorde

La mairie semble peu coopérativ­e...

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Grand gaillard de 30 ans, Pierre Mercadal est un amoureux de la nature et son plus grand souhait est d’élever des cochons en vivant sur les terres qu’il vient à peine d’acquérir. Mais tout ne semble pas si simple dans ce paisible village de Montjoi et certaines personnes semblent bien décidées à lui mettre des bâtons dans les roues.

Pierre Mercadal, jeune éleveur bio de cochon laineux (race mangalica ou mangalitza) est installé sur ses terres à Montjoi dans le Tarn-et-garonne depuis 2017. Il vit dans une habitation provisoire de type mobil-home juste à l’entrée de sa propriété à quelques centaines de mètres de l’enclos où sont ses cochons.

Pour pouvoir développer son élevage, il a besoin d’un hangar pour stocker des céréales, découper les cochons et transforme­r la viande. A ce jour, il est en possession du certificat d’urbanisme mais est toujours en attente d’un permis de construire pour faire les choses légalement. En parallèle, Pierre Mercadal commence à creuser une tranchée pour alimenter en eau son élevage. Alors qu’il a presque terminé, le maire intervient pour interrompr­e les travaux sans fournir d’arrêté municipal ni procès verbal en prétextant que la tranchée se trouve sur un sentier rural. Pour sa défense, Pierre Mercadal explique que la tranchée empiète sur le chemin communal sur seulement 30 m et que le reste se trouve sur le chemin qu’il a dû lui même creuser sur sa propriété car le chemin communal est fermé par une grille en amont.

Alors que la mairie semble peu coopérativ­e, il cherche à comprendre comment un chemin communal peut se retrouver fermé alors qu’il est censé être empruntabl­e par tous. La commune rétorque qu’elle a vendu le chemin aux voisins de Mr Mercadal il y a peu et que les papiers qui le prouvent sont partis chez le notaire. Selon la législatio­n, il est interdit de vendre un chemin communal sauf si la vente est faite dans le cadre d’un échange ou d’une vente-croisée. Mais si un échange a été fait pourquoi le chemin qui passe chez les voisins est-il toujours communal sur le cadastre ?

UNE HISTOIRE PAS SI SIMPLE

Il y a quelques jours, la société ENEDIS est venue couper l’électricit­é à Pierre Mercadal alors que celui-ci utilise un compteur de chantier provisoire pour son mobilhome, pour ses travaux mais aussi pour pomper l’eau dont il a besoin pour vivre. ENEDIS explique son geste en disant que l’intéressé n’aurait pas répondu à une lettre et que l’électricit­é lui sera rétablie seulement lorsque la mairie aura donné son accord pour renouveler le compteur de chantier.

Si Mr Mercadal reconnaît avoir oublié de répondre à un courrier, il ne comprend pas pourquoi il n’a pas été prévenu d’une éventuelle coupure et surtout pourquoi la mairie s’acharne sur lui. Serait-il devenu gênant pour ses voisins ? Son mobilhome ferait-il « tâche » dans le paysage ?

Face à la pression de la mairie et des élus, Mr Mercadal n’a pas l’intention de baisser l’échine. Il réclame une seule chose : qu’on le laisse tranquille pour pouvoir élever et nourrir ses cochons. « Je n’ai rien à me reprocher car je suis en règle à tous les niveaux. Je ne gêne personne et je veux juste vivre ma vie sur mes terres ».

Une chose est sûre : la vente de ce chemin communal reste un mystère et mérite qu’on se penche sur la question. Et il serait intéressan­t de se demander pourquoi la mairie empêche Mr Mercadal de s’installer… Affaire à suivre.

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Le chemin communal est fermé par une grille
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Elevage de cochons mangalica
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Le mobil-home de Pierre Mercadal

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